Les mondes d'Arven 2. Menace souterraine

B landine poursuit son ambitieux projet en bâtissant, pierre après pierre, son jeu vidéo. Elle s’est mis en tête d’intégrer dans le monde virtuel d’Arven une ancienne cité avec des forages de puits géothermiques. Accompagnée de sa tante – une vraie crack en informatique – elle accumule les photographies dans les rues du Puy-en-Velay pour constituer une banque d’images la plus complète possible. Mais elle constate surtout que sa création la dépasse de plus en plus et s’autonomise complètement grâce à son intelligence artificielle.

C’est ce qui s’appelle avoir le nez creux. Sortir en 2022 une bande dessinée abordant la question de l’IA (intelligence artificielle) était déjà plutôt dans l’air du temps, le sujet faisant l’objet d’un traitement abondant dans diverses œuvres. Entre les deux volumes, Midjourney s’est développé et Chat GPT a fait une apparition remarquée. Et voici donc le second tome pile-poil au cœur même de l’actualité.

Après un premier opus prometteur, les auteurs (une grande équipe composée d’Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel au scénario, Cédric Fernandez au dessin et Franck Perrot aux couleurs) proposent une suite de qualité. Tout l’intérêt de l’histoire réside dans le fait que trois thématiques sont imbriquées. Une réelle aventure et un souffle épique (légèrement plus en retrait dans ce deuxième volet), d’abord, à travers la poursuite de sa quête par le chevalier Blandine. C’est assurément sur cela que repose toute la dimension de divertissement de ce titre destiné, avant tout, à un jeune lectorat. Des réflexions profondes mais accessibles sur l’IA, ensuite, qui permettent d’éveiller les consciences ou, a minima, de se poser quelques bonnes questions. Une belle déclaration d’amour à l’Auvergne, enfin, permet d’évoquer de manière pédagogique la géothermie et de porter un discours écologique. Un objectif assumé pour cette série créée en partenariat avec le département du Cantal, la ville de Chaudes-Aigues et la parc Vulcania.

Mises en pages inspirées, décors très travaillés et bouilles expressives sont par ailleurs au rendez-vous et les planches sont graphiquement agréables. Le dessinateur adopte un trait simple et relâché pour une parfaite lisibilité mais ne lésine pas sur les détails et apporte beaucoup de soin aux paysages.

Bien maîtrisé, Menace souterraine combine avec toujours autant de qualité fantasy, IA et écologie.

Moyenne des chroniqueurs
7.0