London (Rodolphe/Wens) 2. Le carnet volé
U
n coin du voile se lève avec la découverte d'une chambre secrète où quelqu'un semble être emmuré vivant ! Son occupant pourrait-il être ce tueur que Londres a surnommé "Jack The Ripper" ? Le frère de Sir Charles, Sir Arthur, malgré sa mort en Afrique pourrait-il être cet homme ? Et que contient ce carnet rouge, objet de convoitise, arrivé fortuitement en possession du tueur ? Mort London n'aura de cesse d'essayer de percer les mystères du manoir Trelawny.
Le carnet volé termine ce premier cycle des aventures de Mort London bien que de nombreuses questions restent en suspens. Alors que le premier tome réussissait à installer une atmosphère victorienne très réussie, inquiétante et mystérieuse à souhait, ce tome, en donnant des réponses trop prévisibles, ne tient pas ses promesses et finalement déconstruit ce que le premier avait mis en place. La ficelle du frère jumeau est d'une pauvreté scénaristique assez navrante.
Mais l'intérêt des auteurs ne semble pas là. Effectivement on a tellement déjà écrit, dessiné, réalisé de films sur l'ignoble Jack qu'une histoire de plus risquerait au mieux de passer inaperçue, au pire de n'intéresser personne. Alors il y a ce carnet qui donne son titre à l'album... Mais que vient-il faire dans cette histoire ? Fortuitement arrivé dans les mains du tueur, sa présence semble tellement artificielle qu'il se trouve réduit au rôle de fil d'Ariane pour le tome suivant et que son contenu devient accessoire.
On pressent une intrigue teintée d'ésotérisme qui aurait plus sa place dans la collection Loge Noire où le bon côtoie trop souvent le moins bon. Le lecteur sensible aux charmes du premier tome pourrait bien arrêter là sa route en compagnie de Mort London. Dommage car le talent graphique et la maîtrise de la couleur directe d'Isaac Wens se confirment ici (pour preuve cette magnifique couverture, toute empreinte de spleen et de romantisme).
A charge des audacieux qui franchiront le cap du troisième tome de battre le rappel de ceux qui auront quitté le navire.
6.0