The blue Flame The Blue Flame

À Milwaukee, la délinquance fait rage et les forces de l’ordre sont parfois débordées. Une poignée de citoyens décide alors d’apporter sa contribution, à sa manière. Martinet, L’Exploit, Theia, Le Visage Pourpre et Blue Flame : ensemble, ils constituent la brigade nocturne, petite troupe locale de justiciers en costumes. Adulée par certains, condamnée par d’autres. En marge du salon de l’auto, la bande est invitée à venir saluer ses admirateurs et signer quelques autographes. La rencontre se passe pour le mieux… jusqu’à ce qu’éclate une fusillade sanglante.

Depuis sa création, la maison 404 éditions n’avait pas encore proposé de titre de super-héros. C’est désormais chose faite. Enfin, pas tout à fait. Car The Blue Flame n’est pas de ces récits qui mettent en scène un gentil bourré de super pouvoirs (ou d’argent) et caricatural à souhait face à un méchant qui ne l’est pas moins. Non, Sam Brausam est plutôt un gars comme les autres. Certes, il a mis au point un carburant qui lui permet de balancer des flammes. Mais c’est à peu près tout, et cela n’est pas grand-chose. Le reste de la journée, c’est un parfait anonyme et ses interventions de nuit avec ses compères ne sont pas toujours très spectaculaires.

Quoi de bien original, dès lors, dans le récit proposé par Christopher Cantwell (Everything, Docteur Fatalis) et Adam Gorham (Rocket, Dead Drop) ? En réalité, ce n’est pas une mais deux histoires qui sont suivies en parallèle. La première donne à voir la déchéance de Sam, son rapport conflictuel avec sa sœur Dee et sa difficulté permanente à entretenir quelque relation sociale que ce soit. La seconde met en scène Blue Flame en héros cosmique, naviguant de planètes en planètes. Arrêté lors de son atterrissage sur un corps céleste non identifié, il est amené devant le tribunal du consensus, sorte de cour intergalactique réunissant toutes les espèces extra-terrestres. Il est désigné comme avocat de la défense dans un procès particulier : celui de l’Humanité.

Les deux lignes d’intrigue se chevauchent, s’entrechoquent et se complètent constamment, sans que le lecteur ne puisse vraiment déterminer laquelle est supposée être plus réelle que l’autre. Car l’intérêt est ailleurs. Abordant avec subtilité les questions – maintes fois abordées, mais peu souvent avec autant de pertinence – du Bien et du Mal, du sens de la vie ou encore de l’amour, le scénariste déroule avec soin sa parabole, servie par le trait réaliste, percutant et précis du dessinateur. Une franche réussite.

Passionnant de bout en bout, The Blue Flame est assurément l’une des sorties à ne pas manquer au rayon comics cette année.

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Moyenne des chroniqueurs
6.7