La petite lumière

U n vieil homme vit seul dans un hameau déserté, au milieu des collines. Il coule des jours sereins quand il s'aperçoit que la nuit, quelque chose brille au loin, sur le versant d'en face et toujours à la même heure. Mais il n'y a rien là-bas, qu'est-ce que cela peut-il donc être ?

Grégory Panaccione a choisi d'adapter un court récit d'Antonio Moresco datant de 2013. Il traduit ici à sa manière et de façon remarquable la poésie et la subtilité de ce roman en dessins. Cet auteur a réellement un talent pour retranscrire graphiquement des histoires singulières, ainsi le magnifique Un océan d'amour ou Âme perdue. Le lecteur est immergé dans la nature et toutes sortes de touches de vert, de bruns et d'ocres. Une atmosphère fantastique se crée progressivement avec l'alternance de pages claires et d'autres presque noires. Cette palette chromatique renforce l'atmosphère onirique et donne naissance à un univers mystérieux et envoûtant. Dés le début, le scénario intrigue et questionne : qui est ce solitaire et pourquoi cet isolement ? Quelle est la raison pour laquelle il s'est installé ici dans un dénuement complet, sans lien social ? Quelle est cette Petite lumière qui scintille tous les soirs ? Cela le travaille, il enquête et va finir par partir là-haut, essayer d'en comprendre l'origine car cela l'obsède et finalement sonne, pour lui, comme un rendez-vous ou une promesse. Il serait déloyal de trop en dévoiler, il faut laisser le mystère s'éclaircir à la fin de la lecture, mélancolique. C'est un roman graphique qui prend son temps, qui n'a pas peur de la contemplation, du silence ou de l'introspection.

Économe en mots car les images parlent d'elles-mêmes, voici un conte philosophique sur le sens de la vie, la vieillesse, le temps qui passe, la mort… Mais tout cela abordé d'une manière sensible et originale.

Moyenne des chroniqueurs
7.0