Judee Sill

E lle aurait pu être une de ces artistes maudites…. si elle avait trusté les premières places des charts anglo-saxons. Il n’en fut malheureusement rien et, le 23 novembre 1979, dans le plus grand anonymat, elle disparaissait dans ses rêves opiacés.

Il faut être un exégète de la culture hippie de 70’s pour se souvenir de Judee Sill et trouver trace de son existence. Mais le hasard qui se niche dans les algorithmes de Spotify a amené l’un de ses titres jusqu’à Juan Diaz Canales… qui a décidé de consacrer un album à cette parfaite inconnue qui ne put jamais s’extraire d’un mal-être, sauf peut-être dans la musique ou la drogue… et encore !

Structuré selon une logique de causalité plutôt que chronologique, le scénario de Juan Diaz Canales s’essaye à imaginer - faute de sources fiables - ce qu’aurait pu être la vie de cette égérie (quasi) inconnue. Ainsi apparait elle au fil des pages comme un mélange de force et de faiblesse, de révolte et de soumission, de fragilité et de violence sans qu’il soit possible de savoir si elle fut un ange ou un démon. Mais qu’importe, car l’important semble être dans sa voix et ses arrangements qui malgré leur sensibilité, voire leur délicatesse ne lui permirent pas d’éviter un oubli où elle prit soin de se jeter.

Bénéficiant d’une playlist pour découvrir les principaux morceaux de la jeune Californienne aux fils des planches anguleuses ou psychédéliques de Jesús Alonso Iglesias, Judee Sill permet, pour quelques instants seulement, de ressusciter du néant une artiste rebelle qui, curieusement, jouait du Folk !

Moyenne des chroniqueurs
6.0