Le grizzli 1. Un drôle de Chabanais

« Au besoin, on connaît les amis ». Il est de ces proverbes à la con, j’vous jure ! D'autant plus si vous avez une bergère qui ronronne dans votre pieu. Mais les potes, les vrais n’attendent pas, surtout lorsqu’ils sont aussi rares que la vertu au milieu d’un claque de Pigalle !

Le Grizzly fleure bon la gauloise froide, la mandale facile et le pif en choux-fleurs ! Amateur de jolies pépés et de belles caisses, il cultive une certaine grandeur d’âme qui le pousse à honorer ces dames avec courtoisie et à descendre une boutanche de Pouilly sans acrimonie. Réincarnation nostalgique, mais un rien désuète, d’une époque où le Dubonnet coulait sur le zinc des comptoirs aussi facilement qu’une michetonneuse soulageait ses clients d’un Corneille, les nostalgiques de Simonin et consorts comme les amateurs de péloche au noir et blanc à la Lautner piqueront une tête avec délices dans un album qui emprunte autant aux codes des p'tits Mickeys qu’à ceux du cinoche made in France des 60’s.

La BD bien en pogne, calé au fond du plumard avec Dalida en fond sonore, Matz - grâce à une petite histoire pas si mal ficelée que cela - ramène ses vieux lecteurs près de soixante piges en arrière sans perdre une ride. Il faut dire que pour l’occase, il joue les duettistes avec Fred Simon qui délivre là une partition graphique de première bourre en totale harmonie avec le scénar.

Bref, Le grizzly fait le taf et permet de s'couler une p’tite heure pépère, sans prise de tronche. Elle n’est pas belle la vie ?

Moyenne des chroniqueurs
6.5