Forgotten Blade

A u royaume des Cinq Rivières, le Patriarche est à l’origine de toute chose. Ainsi en est-il de la souffrance de Noa qui ne s’éteindra que dans la mort. Mais comment peut-on tuer un Dieu ?

Si la comparaison peut surprendre, Fantasy et Gastronomie présentent quelques similitudes ! Elles possèdent leurs codes, leurs thèmes de prédilections, leurs figures imposées et nombreux sont ceux qui s’y essaient, mais rares sont ceux qui y excellent ! En poursuivant l’analogie, Forgotten Blade fait figure de création d’un deux étoiles où la maitrise s’associent à la créativité pour composer un menu en 5 services.

Les ingrédients sont connus mais leurs choix comme leur dosage se fait avec une rigueur et un à propos qui sont l’apanage des grands mets. La force est le pré carré des mâles ; serviles ou réfractaires, ils sont toujours subtilement rehaussés d’une once de douleur ou d’une perfidie toute féminine dans un mélange subtil. Alternant l’amertume d’un passé brisé, l’acidité d’un présent brimé et le sucré d’un avenir rêvé, l’ensemble équilibre ses saveurs et se dresse sur la couleur et se jouent des courbes et des angles. Au fur et à mesure que les chapitres, tels des plats, défilent, la cohérence et la structuration du menu apparaissent plus que probantes. Se délectant de formes démesurées, appréciant la texture colorée d’un planche, dégustant telle mise en perspective, savourant des constructions graphiques surprenantes renvoyant à des références anciennes, mais encore réminiscentes, le lecteur gastronome savoure ce mets de qualité en se demandant cependant s’il en apprécie bien toutes les subtilités.

Tzé Chun et Toni Fejzula réalise là un plat signature à déguster avec gourmandise.

Moyenne des chroniqueurs
7.0