Carmen Mc Callum 19. Made in Japan

L ’énergie est devenue si rare que la richesse se juge désormais aux kilojoules dépensés plutôt qu’en dollars accumulés et, en 2057, comme le prix du maki chute sur le marché tokyoïte de Tsukiji, sans le savoir encore, l’Archipel court à sa perte…

Made In Japan sera le dernier cycle des aventures de la plus irlandaise des Barcelonaises. Comme quoi, seuls les diamants sont éternels !

Pour l’occasion, chacun aurait pu croire que la sortie retardée de l’album découlait d’un souci de peaufiner une fin en forme d’apothéose. Cela aurait pu, mais cela n’est pas ! Entre digressions sur les signaux faibles en économie, les raccourcis entre corrélation et causalité, sans parler d’une analyse partisane sur la qualité musicale de l’un des plus grands groupes des 70’s ou les références plus qu’appuyées à Pacific Rim voire à Blade Runner, Fred Duval ne livre pas un scénario à la hauteur de l’évènement. Jusqu’à présent, l’univers de Carmen Mc Callum avait réussi à instaurer sa propre légitimité et crédibilité, ici, Tokyo semble s’être transformée, au pays du nô et du kabuki, en un décor de théâtre où les acteurs surjouent une partition déjà lue mille fois. Sur un tel constat, à l’instar des James Bond où certains ne jurent que par Daniel Craig et d'autres pour qui Roger Moore est l’homme de circonstance, il est difficile de juger de la partition graphique de Stéphane Louis qui possède le mérite de porter une autre version de Carmen, toujours aussi efficace… mais dépressive !

Quoi qu’il en soit, Carmen Mc Callum n’est déjà plus ! RIP.

Moyenne des chroniqueurs
5.0