Issunboshi, le petit samouraï

S elon une légende ancienne, les îles formant le Japon auraient été créées par la lance céleste Ame no Nuhoko. Pour ne pas que celle-ci tombe entre de mauvaises mains, les dieux décidèrent de séparer ses éléments et de les cacher. Malheureusement, un oni est sur le point de reformer l'artefact en vue de de sombres desseins. Afin de le contrer, l'esprit de l'arme se réincarne dans un garçon haut comme… trois pommes ! Trouvera-t-il la bravoure nécessaire pour devenir ce grand samouraï, comme l'annonce la prophétie ?

Ryan Lang est concepteur/développeur visuel et ceci est son premier roman graphique. L'influence du domaine de l'animation se fait bien ressentir dans son dessin : des protagonistes typés Disney, le découpage en bandes et les cadrages travaillés engendrent une lecture éminemment cinématographique pour un résultat très moderne. Les planches en noir et blanc bénéficient d'un excellent travail sur les ombres et lumières, ce qui est surprenant car au final, les images sont peu contrastées. Un léger bémol est à signaler en ce qui concerne l'effet de floutage, l'artiste en use peut-être un peu trop. La fluidité dans les mouvements fait la part belle aux scènes de combat, assez nombreuses.

Cette aventure épique, issue d'un célèbre conte qui a bercé de nombreux enfants nippons et asiatiques d'une manière plus générale, rappelle celle de Tom Pouce, plus proche certainement des lecteurs de l'Hexagone. Au travers de ces quêtes initiatiques de petits hommes, le message donné est que le courage ne se mesure pas à la taille d'un individu, mais à son cœur. Les dialogues sont sympathiques, avec une part d’humour et de poésie. La narration est claire et fluide. Cette interprétation pleine de panache se révèle vivante et rythmée.

Entre tradition et modernité, Issunboshi est une jolie histoire dont le graphisme est assurément le point fort. Cette version réussit à transcender le côté combat épique en brossant subtilement le portrait de personnages attachants.

Moyenne des chroniqueurs
6.0