Gisèle Halimi - Une jeunesse tunisienne

"Ma liberté n’a de sens que si elle sert à libérer les autres". Ainsi parlait Gisèle Halimi. Cette maxime résume à elle seule toute la vie de cette femme, qui s'est battue pour un monde plus juste. Mais d'où viennent cette soif de liberté et cette rébellion ? Une jeunesse tunisienne propose des éléments de réponse.

Le 27 juillet 1927 à Tunis, la petite Zeïza pousse son premier cri. Son père tenait à ce qu'elle ait également un prénom français, ça sera Gisèle. Très vite, elle apprend la dureté de la vie avec le décès accidentel de son jeune frère André, puis celui de son grand-père avec qui elle avait une forte complicité. De plus, le quotidien et sa mère se chargent de lui rappeler la place dans la société qui lui est réservée en tant que femme. Seul son père la soutient quelque peu. Gisèle comprend que son émancipation passera par les études. En dépit du climat politique qui se dégrade, elle parvient à obtenir son baccalauréat et rêve d'études de droit en France.

Avec la volonté d'éviter tout pathos. le scénario livre aux lecteurs les évènements qui vont avoir un impact déterminant sur le devenir de l'avocate. En allant chercher dans le passé des clefs d'explications, cela permet aussi de créer de l'empathie et, pour certains jeunes, de s'identifier à Gisèle. Danièle Masse a réussi à rendre accessible un pan de sa vie de l'avocate, tout en faisant en sorte de diffuser ses messages. Le dessin de Sylvain Dorange, habitué du récit biographique, témoigne de son talent pour retranscrire les émotions et les moments de tension.

Cet album est passionnant et plaisant en raison du propos et du ton toujours justes. "Ne vous résignez jamais !". Cette devise pourrait être le résumé de ce one-shot.

Moyenne des chroniqueurs
8.0