Adieu Eri

« Je veux que tu me filmes jusqu’à ma mort. » C'est la dernière volonté que sa mère adresse à Yûta après lui avoir offert un smartphone. L'adolescent s'y prête à sa manière, d'autant plus qu'il est passionné de cinéma. Malheureusement, lors de la présentation de son film dans son établissement, sa manière de voir les derniers instants de mère va perturber les spectateurs. Yûta pense alors se suicider. C'est là qu'intervient la mystérieuse Eri. Cette jeune femme décide de l'aider à se perfectionner.

Ce manga est pensé et réalisé comme un court métrage. L'amour du septième art transpire au travers de chaque planche ; la fascination de son auteur pour la mort, aussi. Tatsuki Fujimoto s'aventure dans un nouveau registre en prenant des risques graphiques, jouant avec les floutages et une narration particulière. Jusqu'au bout de l'album, celle-ci tient en haleine le lecteur qui se demande à de multiples reprises ce qui est réel ou pas dans le récit du personnage principal. Les questions trouvent leurs réponses dans un final "Fujimoresque".

Fait assez rare pour être souligné, à la fin du volume, l'auteur remercie, en les nommant, tous ses assistants, comme dans les crédits d'un générique de fin de film.

Avec Adieu Eri, Tatsuki Fujimoto montre qu'il est un auteur inclassable, aussi doué pour les récits courts que pour les séries shonen dont il peut faire exploser les codes pour les sublimer. Ce one-shot est aussi beau que troublant.

Moyenne des chroniqueurs
8.0