Ange Leca

P aris se prend pour Venise en cet hiver 1910. Pendant que la Seine sort de son lit, Ange Leca, journaliste notoire et alcoolique à ses heures, peine à s’extraire de celui d’une demi-mondaine qui, incidemment, est la femme de son patron…

La Belle époque est le cadre choisi par Jérôme Robert et Tom Graffin pour servir de décor aux déboires d’un Don Quichotte moderne qui chasse son spleen dans les effluves d’absinthe. À la recherche d’un scoop qui lui permettra de revenir en grâce et faire oublier ses comportements addictifs, Ange Leca se lance sur les traces d’un meurtrier qui a démembré et mutilé sa dernière victime. Affublé d’un adjoint prénommé Clemenceau, il déambule dans un Paris plus vrai que nature, grâce au dessin réaliste et très documenté de Victor Lepointe qui illustre là sa parfaite connaissance de la période. Au-delà de l’intrigue policière qui sait adroitement éviter l’écueil du manichéisme, c’est une balade dans le Paname de l’Art nouveau que proposent les auteurs. Cette dernière l’emporterait presque sur l’histoire tant la plongée en des lieux disparus depuis longtemps ou très différents de ce qui en subsiste aujourd’hui s’avère des plus immersives. Zola n’est pas loin, comme les Brigades du tigre d’ailleurs !

Si les circonstances qui président à la destinée des succès éditoriaux pouvaient se pencher sur ce one-shot

Moyenne des chroniqueurs
6.0