The frontier 1. Tome 1

L a bande dessinée de Western est un grand classique qui traverse les âges, tant et si bien qu'il est difficile de créer une série à la fois originale tout en respectant les codes du genre. Imaginez deux auteurs qui aurait mis dans un shaker les X-Men, l'intégralité des films de John Ford et quelques romans de Stephen King : vous obtiendrez The Frontier. Un titre très intéressant !

Dans l'ouest américain, la petite ville de Caldwell fait face à un phénomène surnaturel nommé la Tempête. Celui-ci ressemble à une immense barrière nuageuse sombre, gorgée d'orages qui tuent les hommes. Ce mystère gagne en puissance et rien ne semble être en mesure de l'arrêter... Sauf une équipe de cinq anciens criminels dotés de pouvoirs et sauvés de la potence par un étrange homme en blanc, appelé Mister Bones. Il leur propose une nouvelle vie s'ils rejoignent la Frontière.

Ce tome met rapidement en place protagonistes, décor et intrigue. Jacapo Palagia évite les clichés et la facilité avec maestria ! Il reprend des personnes connus, tels Calamity Jane, Butch et même Speedy Gonzales, pour leur donner une seconde vie bien éloignée de celle pour laquelle le public a déjà entendu parler d'eux. L'idée de former des équipes éclectiques rassemblant des stars du far west et de les doter de facultés extraordinaires est séduisante. Pour éviter de prêter le flanc aux esprits chagrins criant au "réchauffé", l'astucieux scénariste confie à ces bandes des missions assez particulières. Celui qui les a sauvés de la potence ou de la prison a besoin d'eux pour réaliser des sacrifices humains de grande ampleur. Dans ce volume, le lien entre la Tempête et ce besoin de sang n'est pas encore fait. Toutefois, bon nombre d'éléments sont mis en place progressivement, au nombre desquels les tensions entre membres de la Frontière qui donnent au passage de l'épaisseur aux protagonistes. Les cinq principaux sont présentés à tour de rôle. Ayant des caractères différents et bien trempés, les scènes en deviennent parfois cocasses.

Alessio Fioriniello a un style particulier et contemporain, à la croisée du comics et du manga. Le cadrage emprunte à la bande dessinée japonaise et au cinéma, pour insuffler un dynamisme très appréciable. L'effet est renforcé par un trait nerveux et presque hachuré dans les scènes d'actions, qui fait que ce tome démarre sur les chapeaux de roues. Le design des héros rend compte également de ses influences. Butch, l'ex shériff de Tombstone, rappelle évidemment Barret de l'excellent jeu Final Fantasy VII, Clint a vraiment le faciès d'Eastwood jeune, Bones a des airs d'Archangel pour celles et ceux qui se souviennent de la série Supercopter (Airwolf en VO). Quant aux acteurs secondaires, ils ont le physique des seconds rôles des films de Sergio Leone ! Tous ces détails et ces références, voulues ou non, sont un véritable régal : le mélange fait mouche !

Étonnant, ce premier tome de The Frontier dépoussière le genre du western, tout en lui rendant hommage à de multiples reprises.

Moyenne des chroniqueurs
7.0