Les murailles invisibles 1. Tome 1

A pparues aussi soudainement que mystérieusement, d’invisibles murailles compartimentent désormais le monde tel un puzzle où, dans chacune des pièces, les jours s’écoulent selon un rythme différent. Pour Lino, cela fait trois mois que tout cela a commencé ; pour Asphanie, il est question de siècles…

Avec Les murailles invisibles, Alex Chauvel propose un road-movie post apocalyptique où la relativité du temps sert de fil rouge. Pour l’heure, point de réflexion métaphysique, mais plutôt une quête vers l’origine de ces maux qui ont segmenté la Terre, non plus en nations, mais en îlots temporels, isolés les uns des autres. L’idée est séduisante, toutefois, elle demande à garder une âme d’enfant pour oublier la relative simplicité d’un propos que vient cependant complexifier la juxtaposition de séquences parallèles et cependant éloignées… temporellement. En contre-pied, à cette difficulté à suivre le cours du récit, le dessin de Ludovic Rio opte pour un registre tout en sobriété tant dans la structuration de ses pages que dans sa mise en couleurs, voire en frugalité avec un trait semi-réaliste qui, finalement, distancie du récit et contraint insidieusement le lecteur dans un rôle de spectateur.

Ce premier volet d'un diptyque annoncé fait le job, mais malgré un scénario travaillé, voire compliqué, le graphisme peine véritablement à traduire la pluralité et la dureté d’une planète divisée et en déliquescence. Un album à réserver à un jeune lectorat qui trouvera là une belle occasion de faire ses premiers pas dans les mondes sans fin de la science-fiction.

Moyenne des chroniqueurs
5.0