Terukan boys

Terukan boys est le nom d'un groupe de rock composé de trois lycéens. Les années filent et les voilà devenus trentenaires. Les choix les ont portés sur des chemins différents : Ryohei travaille pour un assureur à Tokyo, Satoshi a repris le garage de son père et subit les réprimandes de sa compagne, et Kota reste persuadé qu'il peut percer dans la musique. Un soir, ils se réunissent pour se remémorer le bon vieux temps et parler de leurs vies. À cette occasion, ils apprennent que leur ancien camarade Hamada va lancer une application qui le rendra riche. Ce dernier contacte Ryohei et lui apprend qu'il est en danger, menacé par des usuriers proches d'un clan de Yakuzas. Un plan se met en marche, les Terukan vont passer d'ex rockeurs à braqueurs...

Le trait de Yu Nakahara parle aux lecteurs de mangas les plus scrupuleux. Il n'est pas sans rappeler celui de Naoki Urasawa et pour cause : ils ont œuvré ensemble par le passé ! En effet, les deux mangakas se cachant sous le pseudonyme de Nakahara ont démarré en même temps que le dessinateur de Monster, avant de devenir ensuite les assistants du célèbre dessinateur. Avec cette information en tête, il est plus qu'évident que ce titre est un album-miroir, dans lequel les auteurs ont projeté leur passé et leurs aspirations pour l'avenir. Ryohei, qui semble avoir le plus réussi, est celui qui ressemble le plus à Urasawa. Concernant Satoshi et Kota, qui seraient les alter ego de Nakahara, l'aventure qu'ils vont vivre va les amener à réfléchir à leur quotidien et à sortir de la torpeur de la nostalgie des années lycée. Bref, ils vont devoir avancer et devenir adultes. Ainsi, Terukan boys est bien plus qu'une histoire policière, les personnages ont une dimension, qui les rend sympathiques et plausibles. Leur évolution s'éloigne des clichés habituels du shonen, ce qui est très appréciable. L'intrigue tient bien la route avec un dénouement comportant son lot de twists.

Un one-shot oscillant entre le polar et la tranche de vie, bien réalisé et agréable à lire.

Moyenne des chroniqueurs
7.0