Duke (Yves H./Hermann) 7. Ce monde n'est pas le mien

D uke, accompagné de Swift, revient en Californie. Il compte libérer Peg, la prostituée dont il est amoureux. La jeune femme demeure prisonnière de King, lequel exige, en guise de rançon, cent mille dollars dérobés à une compagnie minière. L’aventurier disposant de la somme, tout devrait bien se passer. Ce ne sera évidemment pas le cas, d’autant plus que les motivations du ravisseur se révèlent complexes.

Yves H. met en scène une galerie d’hommes plus nuancés qu’ils ne le paraissent au premier abord. Le méchant, fourbe et manipulateur, présente une certaine vulnérabilité. Le héros, noble et dévoué, se montre quant à lui torturé et lâche. Pour tout dire, l’auteur signe une tragédie humaine, celle d’une âme en quête de paix et de bonheur, même si la sérénité ne veut pas s’attacher à lui. Cela dit, Ce monde n’est pas le mien est avant tout une histoire de cow-boys. Les baroudeurs ont la gâchette facile et l’hémoglobine coule à flots dans un récit débordant d’action.

Le dessin en couleurs directes d’Herman apparaît inégal. Certaines cases, notamment celles en noir et gris, retiennent l’attention. À l’inverse, quelques vignettes trop colorées détonnent. De façon générale, les décors et les paysages séduisent. Les personnages sont toutefois moins réussis, particulièrement en raison de leur manque de souplesse. Les acteurs semblent en effet représentés comme s’ils étaient figés, plutôt que captés dans leurs mouvements. Entre 2017 et 2023, outre les sept volets de Duke, l’artiste, âgé de quatre-vingt-six ans, a dessiné cinq tomes de Jeremiah et un des Tours de Bois-Maury ; peut-être que ceci explique cela.

Cet ultime album propose une conclusion satisfaisante à la saga ; la porte est, du reste, grande ouverte pour une suite. Le lecteur aura intérêt à relire les six livres précédents pour s’y retrouver.

Moyenne des chroniqueurs
6.0