Un putain de salopard 3. Guajeraï

S ortis in extremis indemnes de la fusillade les opposant à Zachary et ses hommes, Max et Le Manchot sont loin d'être sauvés. Blessé, le vieillard compte sur le jeune homme pour retrouver à sa cabane avant de rejoindre la ville la plus proche, Guajeraï. De son côté, Régo continue ses recherches pour retrouver les deux disparus. Le temps presse, de plus en plus de monde est sur leurs traces et les prénoms de Baïa et Max commencent à être sur toutes les lèvres.

Après Isabel en 2019 et O Maneta en 2020, Régis Loisel (scénario), Olivier Pont (dessins) et François Lapierre (couleurs) reviennent avec Guajeraï, troisième opus de leur série Un Putain de salopard. Suite directe des précédents tomes, l'intrigue en reprend les trois fils principaux. La fuite de Max et de son géniteur présumé, Régo à la recherche de Baïa et enfin Corinne, Christelle et Charlotte qui doivent s'occuper d'Hermann, le chef du camp forestier. La tension de chaque ligne narrative monte d'un cran et par la même, le rythme, par moments défaillant lors des deux premiers albums, marque une accélération bienvenue.

Autour de ses personnages de plus en plus attachants, Régis Loisel maintient le suspense et alterne les sous-intrigues avec à propos, distillant révélations et rebondissements. Loin de se limiter à une histoire prenante, Gaujeraï démontre une nouvelle fois le talent d'Olivier Pont. Sa mise en scène colle parfaitement au tempo du scénario tout en restant lisible. Son trait, dans la lignée des plus grandes signatures franco-belges est à la fois précis et lâché, juste et enlevé. Les séquences, dont la colorisation et le joli travail sur la lumière soulignent parfaitement les ambiances, s'enchaînent sans à-coups. L'ensemble se tient et se dévore jusqu'à l'ultime scène et sa révélation qui ouvre de nombreuses questions.

Rondement mené, superbement mis en images et plein de surprises, Gaujeraï confirme toutes les qualités de cette aventure haletante. Plus qu'un volume pour découvrir les réponses attendues dans un dénouement qui, s'il est à la hauteur du reste, risque de faire d'Un Putain de salopard l'une des meilleures séries de ces dernières années.

Moyenne des chroniqueurs
7.7