D'ambre et de feu

U nique survivante de la folie meurtrière d'un roi, aveuglé par sa haine des kitsunes, un peuple proche de la nature et pacifiste, une enfant mi-humaine mi-renarde se retrouve face à son destin. Recevant en cadeau d'Amaterasu, la déesse du soleil, une ambre mystérieuse, Kitsune va apprendre que la vengeance ne soulage pas vraiment...

Après Entre Neige et Loup en hiver, Agnès Domergue et Hélène Canac s'intéressent au Royaume d'Automne avec D’Ambre et de feu. Toujours inspiré du Japon, le duo propose une aventure où la magie et la nature sont omniprésentes. Pour les peindre, le trait assuré de la dessinatrice s'habille de couleurs chaudes. En plus d'une mise en scène dynamique et fluide qui rend ses planches très lisibles, l'artiste propose un bestiaire agréablement varié pour accompagner des personnages tout en rondeurs.

Laissant l’héroïne comme seule représentante de son peuple, la trame imaginée par la scénariste va la placer devant un dilemme : se venger ou dépasser sa douleur et avancer. Évidemment, ce choix lui sera compliqué par le candide et attendrissant Koyo, fils du roi, auquel Kitsune va s'attacher. Au fil de leurs péripéties, elle prendra conscience de qui elle souhaite vraiment devenir. Malgré quelques coups de main bienvenus, Agnès Domergue réussit à créer une certaine tension et construit ainsi une quête initiatique où le merveilleux côtoie le sombre et l'amitié répond à la colère. Une belle leçon pour le lectorat juvénile.

Beau et poétique, D'Ambre et de feu s'avère une lecture jeunesse plaisante, joliment mise en dessins et encore une fois superbement éditée. Si le public plus aguerri n'y trouvera pas forcément son compte, nul doute que le lectorat ciblé saura profiter du voyage dans les couleurs de l'automne.

Moyenne des chroniqueurs
6.0