La belgica 2. La mélodie des glaces

1897, Montevideo. La Belgica et son équipage, rejoint par le scientifique américain Frederick Cook, se préparent à reprendre la mer pour explorer l’Antarctique. Parmi eux, Jean Jansen ; monté comme clandestin, l'ancien docker va se découvrir une âme d'aventurier et tout faire pour gagner le respect des autres marins et de son capitaine, Adrien De Gerlache.

Reprenant la structure du premier volume paru en septembre 20121, Toni Bruno propose à nouveau deux histoires entremêlées. Tandis que Jean tente de survivre au grand froid, sa compagne Elke, restée à quai à Ostende, assiste au combat des femmes pour leurs droits dans une Belgique qui s'éveille à la question du féminisme. Jouant sur ces deux fils pour imprimer le rythme à son récit, l'auteur tente de narrer le premier hivernage de marins sur leur bateau tout en abordant des questions sociétales qui résonnent encore de nos jours. Pourtant, malgré ces bonnes intentions, le passage d'une intrigue à l'autre est souvent abrupt et rend la lecture décousue.

Le choix du noir au blanc, et de nuances de gris, aurait pu apporter une distance intéressante pour relater de tels évènements. Malheureusement, les personnages masculins, notamment De Gerlache, Lepointe et Cook se ressemblent beaucoup et il devient trop souvent difficile de les distinguer au premier coup d’œil. Cet écueil nuit à l'immersion et rend lui aussi la lecture saccadée. Malgré tout, la peinture de la société patriarcale est réussie et montre que les luttes d'aujourd'hui ne datent pas d'hier. De même, la difficulté de la situation des marins, livrés à eux-mêmes et en proie au froid, aux hallucinations ou à la maladie est retranscrite avec force.

Après Le chant de la sirène, premier opus réussi, La mélodie des glaces rate le coche et fait perdre de son intérêt à la série. La faute en revient à une réalisation pas à la hauteur des ambitions et fait de ce second volet une histoire confuse qui s'avère malheureusement moins maitrisée et moins passionnante que la précédente.

Lire la chronique du tome 1, Le Chant de la sirène.

Moyenne des chroniqueurs
4.0