Les vieux fourneaux 7. Chauds comme le climat

MONTCOEUR : Un élu de la République agressé !
De notre envoyé exclusif Jean-Eudes de la Poivrière

La fête du Vivre-Ensemble vire au drame !


À Montcœur l’ambiance se voulait festive en ce 1er mai où, le maire, Monsieur Larquebuse, avait convié tous ses administré.e.s à son fameux pique-nique de l’amitié. Les festivités battaient leur plein lorsque, soudain, l’édile fut victime d’une sauvage agression à l’arme blanche. Acte d’une déséquilibrée ou attaque délibérée envers l’une des figures emblématiques du département ? La question reste entière à l’heure actuelle.

Loin de l’agitation des cortèges syndicaux et des exactions des groupes autonomes qui débutent généralement le mois marial, Montcœur semble à son tour prise dans la tourmente des incivilités quotidiennes. Pourtant, rien ne prédisposait cette charmante commune du Tarn-et-Garonne, berceau des établissements Garan-Servier, fleuron de l’industrie pharmaceutique nationale et internationale, à devenir le lieu d’un tel acte de forfaiture. À noter que Berthe (telle se dénommerait la principale suspecte) n’en était pas à son premier coup d’éclat, puisque déjà en 1955, elle avait ruiné les espoirs d’accession en ½ finale de Fédérale 1 de l’Entente rugbystique de Montcœur. Malgré la célérité et le professionnalisme du PSIG qui réussit, après une phase d’âpres négociations, à extraire l’activiste de la ferme où elle s’était retranchée, celle-ci a bénéficié de la mansuétude de l’appareil judiciaire local qui l'a remise en liberté... sans oublier de la mettre en examen ! Doit-on voir là une relation de cause à effet avec l’incendie qui a détruit son exploitation agricole peu après et s’est propagé jusqu’à l’usine du groupe Garan-Servier mitoyenne qui devint la proie des flammes toute la nuit durant, ne laissant subsister, au petit matin naissant, que la désolation de décombres encore fumants ? Geste désespéré d’une femme humiliée publiquement ou action en bande organisée perpétrée à l’encontre d’un industriel dur mais juste qui fit la richesse de la région, là aussi une interrogation demeure faute de réponse ? Toutefois, nos investigations nous amènent également à nous interroger sur la présence équivoque, dans le périmètre du sinistre, de nombreuses personnes en situation irrégulière qui profitent de la crise de main d’œuvre hautement spécialisée que requiert la cueillette des fraises pour faire pression sur nos producteurs locaux.

Désormais la tension est palpable au sein de cette communauté qui, jusqu’ici, se singularisait plus par sa bonhomie que par ses débordements. Aujourd’hui, elle fait la Une des magazines avec une actualité des plus brulantes. Quoi qu’il en soit, la grande solidarité et le pragmatisme légendaire des montcœurien.ne.s devraient rester de mise comme nous le confiaient récemment messieurs Wilfrid Lupano et Paul Cauuet qui depuis plusieurs années s’essayent, dans un vaste travail de sociologie dessinée, à nous faire mieux connaître cette attachante localité et les destinées atypiques, mais au demeurant hautes en couleurs, de certaines de ses figures les plus emblématiques. Si l’insouciance d’antan a définitivement disparu, il subsiste néanmoins un fond de bienveillance qui, allié à la débonnaireté proverbiale des gens du cru pourrait finir par remettre l’église au centre du village !

À ceux souhaitant aller plus loin sur le déroulement exact des faits, nous ne saurions que conseiller la lecture du dossier spécial Chauds comme le climat de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet : un vrai révélateur social qui, avec pertinence et humour, sait mettre en exergue les (gros) travers de notre société.

Moyenne des chroniqueurs
7.7