La plume est plus forte que l'épée La Plume est plus forte que l'épée

L es classiques de la littérature se prêtent à tous les détournements. Dans La plume est plus forte que l’épée, B-Gnet croise le fer avec quelques-uns de ces écrits. Dans son univers déjanté, Cyrano cède sa place à un tyrannosaure, Macbeth côtoie Scooby-Doo et Richard III troque vraiment son royaume pour un cheval.

Le scénariste utilise une recette éprouvée : prendre un récit connu du lecteur lambda, en conserver la substantifique moelle… et tourner tout le reste en dérision. Présenté sous son moins bon jour, le héros est systématiquement risible. Le résultat est inégal, certaines saynètes font sourire, d’autres tombent un peu à plat. Peut-être faut-il avoir une fine connaissance des belles-lettres pour apprécier la parodie à sa pleine mesure ; le béotien pourra simplement se laisser porter par un humour décalé.

Un épisode, Inspecteur Nottingham, se détache du lot avec sa réflexion sur les conventions graphiques et l’appréciation des œuvres d’art par les culs-terreux. C’est probablement dans ce pastiche que l’auteur se rapproche le plus de l’esprit de Marcel Gotlib, l’un des fondateurs du magazine Fluide glacial, où ont été prépubliés les pastiches.

Le projet repose sur un dessin caricatural de belle qualité et les acteurs ont beaucoup d’expressivité. L’artiste est efficace et sait, en quelques traits, traduire les états d’âme et les tourments d’un personnage.

Une lecture plutôt légère, mais dans l’ensemble plaisante.

Moyenne des chroniqueurs
6.0