Otto (Nogier) Otto

L a nuit. L'atmosphère est chargée d'électricité. Des nuages noirs et menaçants envahissent le ciel. Une pluie lourde commence à tomber. Soudain, un éclair éblouissant déchire le ciel, puis un autre, comme autant de flashes. Dans une cour, un chien prend peur. Il s'enfuit, court droit devant lui, jusqu'à se perdre. Au lever du jour, le soleil est revenu et Otto retourne chez lui. Il déambule, un peu au hasard dans la campagne bourguignonne, s'arrêtant ici et là, selon ses envies.

Dans ce récit muet, Charles Nogier promène son regard sur une nature qu'il affectionne. Il compose son récit d'une succession de contemplations et brèves rencontres entre Otto et d'autres animaux. L'intérêt de ce livre réside essentiellement dans son graphisme. Le scénario n'est que prétexte à multiplier les séquences naturalistes, souvent bucoliques, parfois angoissantes, mais toujours noyées sous une lumière riche, que l'auteur sculpte avec virtuosité. Les pages vibrent du bruit de la brise dans les feuilles, de chants d'oiseaux, de crissements d'insectes. Otto renoue avec une tradition du récit animalier, invitant le lecteur à prendre le temps de regarder le monde qui l'entoure et de se rappeler sa beauté.

Moyenne des chroniqueurs
6.0