Le dernier dragon 4. Le retour du Drakon

I nfiltrées dans le harem du calife à Damas, Draga et Umas mettent en œuvre le plan concocté avec sire Amaury et Karadjian, afin de récupérer l’œuf de dragon tombé aux mains des musulmans. Au passage, les alliés de fortune comptent libérer les membres restants de la Compagnie blanche. Mais le palais est bien gardé et semé d’embûches. En sortir et quitter la ville risque de coûter cher à la petite troupe. À moins qu’une aide providentielle ne leur arrive du ciel…

Quelques mois après la parution du hors-série consacré à l’ordre de Drac, voici le quatrième (et ultime) volet du Dernier dragon. Le lecteur y retrouve les principaux protagonistes là où il les avait laissés au terme de La Compagnie blanche, c’est-à-dire dans de sales draps, ou presque. Dès la séquence introductive montrant la situation désastreuse au Levant, Jean-Pierre Pécau place le récit sous le signe de l’action et de l’urgence. Les adversaires ayant mis la main sur une kyrielle de créatures cracheuses de feu, la mission d’Umas revêt une importance cruciale et il n’est donc plus temps de s’attarder. De fait, tout s’enchaîne rapidement et la narration passe d’évasion, en escarmouche, puis en course-poursuite avec affrontement en bonne et due forme. Point culminant de cette ascension : un combat entre reptiles volants, aussi désiré que… hâtif. L’heure a également sonné de solder les comptes : épées, crocs et flammes parlent, faisant tomber les têtes de manière plus ou moins subtile. Et, comme il restait un pion non négligeable à jouer, il finit par rejoindre le groupe. Un sauvetage décisif plus tard, le dénouement survient… expéditif.

Mis en couleurs par Thorn, le dessin de Lajos Farkas offre quelques planches appréciables. Il présente les mêmes qualités – variété des prises de vue, découpage soigné, richesse expressive des protagonistes – et les mêmes défauts – rendus parfois moins réussis des visages selon certains angles - que ceux de l’opus précédent. Les scènes en intérieur, les dédales des rues populeuses damascènes et les vastes étendues du désert sont bien restitués. Accompagné par les teintes lumineuses choisies par la coloriste, l’ensemble fonctionne suffisamment bien.

Demeurée de bout en bout dans une sorte d'entre deux, la saga Le dernier dragon s'achève sans être parvenue à convaincre complètement. Cela est d'autant plus dommage que la matière susceptible de livrer une grande histoire épique était pourtant présente.

Moyenne des chroniqueurs
5.0