The druid of Seoul Station 1. Tome 1

U n séisme violent suivi d’éclairs et un camion arrivant à toute allure : ce sont les derniers souvenirs de Suho avant de se réveiller dans une contrée inconnue. Bientôt attaqué par toutes sortes de prédateurs, il s’efforce de survivre. Le temps s’écoule lentement, tandis qu’il s’aguerrit. Cinq siècles plus tard, en plein combat, il est de nouveau propulsé, sur Terre, cette fois. Il apprend alors qu’il est l’un des rescapés du cataclysme qui a touché la planète. Depuis, des portails s’ouvrent régulièrement, d’où surgissent des monstres que certains humains dotés de pouvoirs parviennent à combattre. Un défi que Suho ne craint pas et qu’il décide d’affronter.

Le numérique s’est invité dans le manwha depuis deux décennies, par le biais du webtoon, et y a fleuri avec succès. Au point qu’aujourd’hui, certains titres parus en ligne se voient désormais imprimés sur papier. C’est le cas de The Druid of Seoul Station, dont le premier tome est sorti en juin chez K-Books, branche du groupe Delcourt. L’album, au format un peu plus grand que celui d’un manga classique, se lit dans le sens occidental, est entièrement en couleurs et comporte douze chapitres. L’accroche en quatrième de couverte décrit la série comme un « phénomène » sur le web qui « passionne des milliers de lecteurs ». Une belle promesse ?

De fait, le récit imaginé par Mun Sung-ho et dessiné par Jin Seol-woo se révèle intrigant et adroitement mené. La présentation du héros, de l’évènement qui l’a brusquement emmené dans un ailleurs indéterminé, puis son retour dans un monde contemporain qui porte les stigmates de la catastrophe pose le cadre, tout en laissant des questions en suspens. L’existence de différentes classes en fonction des capacités surhumaines, ainsi que l’aptitude à augmenter son niveau en acquérant des points d’expérience fait évidemment penser aux jeux de rôle. Cela laisse également du champ au principal protagoniste pour évoluer, faire ses preuves et… se démarquer. L’homme, d’ailleurs, s’avère plutôt charismatique, quoique stéréotypé, tandis que les autres figurants restent encore en retrait. Quant aux créatures, plus ou moins cauchemardesques, elles ne font, pour le moment, pas long feu.

La mise en image sert globalement bien le propos. De facture honorable, mais pas époustouflant, le graphisme joue sur les plans et les cadrages, pour intensifier l’action ou, au contraire, apporter quelques pauses. Les combats, les courses et les réactions vives sont accompagnés de traits de vitesse et ont un rendu flouté – généralement sur l’avant-plan – qui peut gêner par moments et gâche légèrement la lisibilité. En revanche, le dynamisme général est bien présent et appréciable.

Avec son Séoul transformé et son héros-guerrier, The Druid of Seoul Station ne manque pas d'intérêt, malgré quelques bémols. Les mordus de manwha y trouveront certainement leur plaisir ; les autres pourront le lire par curiosité.

Moyenne des chroniqueurs
6.0