Les assiégés

C irù, un ado qui traîne dans les rues et trempe dans la petite délinquance. Fausto Musso, alias le Peintre Fou, un homme à la carrure imposante, casanier et assez peu commode. Esteri, une vieille femme éternellement en deuil et animée par un profond désir de vengeance. Et Vittorio Rosi, un flic à l’ascension remarquable mais peu enviable. Ce quatuor a un point commun, et pas des moindres : d’une manière ou d’une autre, ils ont déjà côtoyé la mort. Ce soir-là, ils se retrouvent réunis à l’ONPI, un immeuble dont la destruction a été décidée. La préfecture a prononcé l’expulsion de ses occupants et la police encercle le bâtiment. Ils ont 24h pour quitter les lieux, avant d’être évacués manu militari.

Après La cité des trois Saints, Stefano Nardella et Vincenzo Bizzarri remettent le couvert pour proposer une nouvelle histoire. Outre le lieu de l’action (l’Italie du sud), ce dernier album fait écho à leur première (et réussie) collaboration en ce qu’il met en scène de nombreux protagonistes tout en dévoilant progressivement les liens forts qui les unissent. Jouant habilement avec les multiples flashbacks (parfaitement mis en lumière par les choix de couleurs), les auteurs livrent un polar bien ficelé. Victimes, coupables… peu importe, les personnages sont tous, à leur manière, aussi intrigants qu'attachants. Les trognes expressives, les scènes de violence, les révélations qui se succèdent : tout est fait pour créer une atmosphère lourde et pesante. Petit à petit, le récit prend même les allures d’un huis clos et suscite irrémédiablement cette interrogation chez le lecteur : comment vont-ils pouvoir se sortir de là ?

Sombre et haletant, Les assiégés est un thriller abouti que les amateurs du genre dévoreront à coup sûr !

Moyenne des chroniqueurs
7.0