Opération survie au collège 1. Awkward

P our sa rentrée au collège de Berrybrook, Pénélope s’est tapé la honte en se vautrant à terre. Pire, sous les rires des autres, elle a repoussé Jaime, l’intello, qui s’est approché pour l’aider. Depuis, elle l’évite, tout en mourant d’envie de lui présenter ses excuses. Manque de pot, elle est envoyée auprès du garçon pour prendre des cours de soutien. Pire encore ! Jaime appartient au club de sciences, grand rival de celui d’arts plastiques dont l’adolescente est membre. Avec l’enjeu d’une place au forum de l’école, l’ambiance déjà électrique entre les deux groupes vire à la bataille rangée où tous les coups sont permis. Prise entre deux feux, Pénélope va tenter de trouver la meilleure voie.

Le quotidien du bahut et les relations interpersonnelles sont au cœur de Opération survie au collège, dont Jungle a récemment réédité le premier tome, en l’augmentant d’un récit inédit en France (et paru au Canada de 2019). L’autrice, Svetlana Chmakova y aborde avec humour, bienveillance et bon sens, plusieurs thèmes toujours actuels, en les mêlant aux tribulations d’une bande de collégiens. Il est ainsi question des difficultés à s’intégrer, des moqueries blessantes – parfois à la limite du harcèlement -, des lacunes scolaires ou encore des liens filles-garçons. L’inclusion, bien dans l’air du temps, n’est pas en reste, puisque apparaissent, par exemple, une maman handicapée et une figure non-genrée. Malgré le côté un peu stéréotypé des protagonistes, la plupart se révèlent vite attachants, notamment l’héroïne et Jaime.

Découpé en cinq chapitres, l’album fourmille d’action, tout en comportant quelques plages plus introspectives ; celles-ci reflètent judicieusement le dilemme auquel Pénélope est confrontée et comment elle envisage de le résoudre. Une belle occasion de mettre en avant des valeurs positives. Capsule temporelle, le récit ajouté à cette nouvelle édition, s’inscrit entièrement dans la veine de Awkward, en y ajoutant une légère note de romance. Influencé par le manga, le dessin se caractérise par un trait arrondi, semi-réaliste et un peu lâché. Il joue volontiers sur les émotions, les exagérant par moments, et peuple généreusement les cases. Il s’accorde aussi agréablement avec les teintes mates de cette réédition. Un sketchbook final permet, en outre, de découvrir les techniques et le travail de la bédéiste.

Destiné aux jeunes, Opération survie au collège constitue un chouette divertissement qui pourra également plaire aux parents nostalgiques.

Moyenne des chroniqueurs
7.0