Les sœurs Grémillet 3. Le trésor de Lucille

L es trois sœurs Grémillet passent la Toussaint en colonie de vacances sur les côtes de la Normandie. Lucille, la cadette rêveuse et solitaire, tente de secourir une baleine échouée sur la plage. Elle est convaincue que les déboires du cétacé ne sont pas fortuits et qu’il a un message à livrer. Parallèlement, Sarah et Cassiopée cherchent à comprendre le mystère entourant Ludivine, leur aïeule disparue il y a près d’un siècle. Les deux histoires sont finalement plus liées que le bédéphile ne le croit.

Après des livres centrés sur les aînées (Le rêve de Sarah et Les amours de Cassiopée), Giovanni Di Gregorio braque cette fois les projecteurs sur la benjamine. Le trésor de Lucille propose un nouveau registre ; alors que les premiers opus exploraient l’intime (secrets de famille, premiers amours), ce troisième fait place à un propos environnemental convenu. Le scénariste s’assure toutefois que le discours sur les enjeux climatiques ne parasite pas trop le projet. La subtile trame fantastique des titres précédents est par ailleurs évacuée pour favoriser une spiritualité nouvel âge. Aussi, la série, d’abord tout public, semble désormais viser un lectorat plus jeune.

Le dessin tout en rondeurs d’Alessandro Barbucci est joli. Comme dans les tomes précédents, il prend plaisir à illustrer des lieux insolites : cimetière, phare, mais surtout les beaux décors des Sables blancs, un hôtel luxueux de style art nouveau qui, bien que depuis longtemps abandonné aux vagues, affiche un état de conservation étonnant. Les personnages apparaissent expressifs, leurs yeux hypertrophiés agacent tout de même un peu. La colorisation repose essentiellement sur des teintes pastel ; ces demi-couleurs tranchent avec le dynamisme du récit.

Mystérieux ancêtre, palace délaissé et mammifère marin égaré, il y a de quoi faire rêver les gamins. Le parent restera peut-être sur sa faim.

Moyenne des chroniqueurs
5.0