Rédemption (Deodato/Faust) Rédemption

P etite ville en pleine restructuration après l'apocalypse, Rédemption est dirigée d'une main de fer par Stonewaterb, un pasteur qui prône la soumission totale à des idées radicales. Ceux ou celles qui s'écartent ou récusent ses actes s'exposent inévitablement à son courroux et à la pire des sentences. Pour avoir aidé une enfant victime d'un viol à avorter, le médecin de cette communauté, Inèz Obregon, est condamnée à la potence. L'espoir, s'il en est un, se nomme Cat Tanner alias « la terreur », une femme sans foi ni loi qui réside au-delà du mur. Encore faut-il la trouver et la convaincre...

Changement radical de « position » professionnelle puisque avant de se tourner vers l'écriture, Christa Faust (Bad Mother), autrice des romans policiers Choke Hold et Money Shota, avait officié comme modèle fétichiste et dominatrice dans l'industrie cinématographique pornographique. Comme un symbole, son ouvrage intitulé Rédemption, initialement publié aux États-Unis par AWA Studios en 2021, est présentement repris par les Éditions Panini. En décidant de plancher sur le « post-apocalyptique », un thème largement éprouvé, la scénariste n'abordait pas son projet de la meilleure des façons. Et pourtant, en y incorporant la notion de société patriarcale dictatoriale ainsi qu'une ambiance malsaine très terre à terre, elle parvient à rendre son récit totalement crédible. Envisageable, l'histoire inquiète et file, par moments, la chair de poule, d'autant qu'un peu masochiste, le public appréciera de ressentir une trouille excitante tout en espérant ne jamais être confronté au futur dépeint dans ce one-shot.

De Hulk à Iron Man en passant par les Dark Avengers, Deodato Taumaturgo Borges Filho, plus généralement connu sous le pseudonyme de Mike Déodato Junior, est un célèbre dessinateur de comics brésilien. Remarquable de réalisme, son coup de crayon souvent accompagné de zones ombragées sur ses personnages lui vaut une renommée mondiale. Ainsi, les visages deviennent énigmatiques et inquiétants, au même titre que les silhouettes apparaissent dangereuses. Les scènes d'action, plus vraies que nature, témoignent de la violence des événements relatés pour parfaire une immersion complète.

Une fin convenue, rapide et sans suspense vient ponctuer et ternir une lecture cependant prenante et des plus agréables à parcourir.

Moyenne des chroniqueurs
6.0