Janardana

E ntre faire tourner son entreprise maritime et discuter le bout de gras avec ses amis, Marcel Piton mène une existence bien remplie dans un petit village du sud de la France. C'est par l'intermédiaire du facteur que la mauvaise nouvelle arrive. Car quand son ami Dev Singh qu'il n'a plus vu depuis très longtemps lui demande de l'aide, alors il est prêt à tout, y compris rejoindre l'Inde sans délai. C'est également sa vie qu'il va mettre en jeu. Mais ça, il ne le sait pas encore...

Influencé par les coups de crayon de caractère d'Akira Toriyama (Dragon Ball) et de Hayao Miyazaki (Le Château dans le ciel, Princesse Monoké) pour représenter ses personnages, Antoine Ettori (Perséus) livre une composition caricaturale et harmonieuse. Il ne restait plus qu'un pas pour basculer dans le style manga que l'auteur n'a pas franchi. Pour preuve, l'aquarelle utilisée qui sied parfaitement aux décors, qu'ils soient basques ou d'Asie, de la ville jusqu'à la jungle, procure l'effet d'un dépaysement assuré. Le héros, un sexagénaire alerte et à forte personnalité, hybride de Jean Gabin et Lino Ventura selon le souhait de l'auteur, se retrouve malmené par un scénario haletant dans lequel l'action, les courses poursuites et les rebondissements ne manquent pas. Le récit, sous la forme d'un one shot, défile, les pages se tournent vite et avec plaisir. Il permettra aussi de découvrir la civilisation et les traditions hindoues. L'enquête - qui n'est pourtant pas policière - sur une disparition inquiétante sert de fil conducteur à une trame qui prend la tournure d'un conte tant les notions de dévouement, d'amitié et de sacrifice sont pleinement abordés.

Équilibré et exhaustif, Janardana saura contenter un public qui apprécie l'aventure et reste sensible aux valeurs humaines.

Moyenne des chroniqueurs
6.0