Le mystère du lac

I l est dix-huit heures au clocher de l'église. Les ouvriers préparent l'inauguration de la nouvelle statue qui ornera la place du village de Bugden, Angleterre. Si pour Sam le casanier, c'est un évènement immanquable, pour son amie Iris, ce n'est qu'une pathétique tentative d'attirer les touristes. Elle préfère l'aventure, la vraie ; explorer le monde et ne pas se cantonner à ce minuscule point sur la carte ! Car même s'ils sont inséparables depuis toujours, les différences entre eux sont de plus en plus manifestes jusqu'à une trouvaille incroyable qui va changer bien des choses...

Jason Pamment, auteur australien, livre ici sa première bande dessinée... Et c'est plutôt réussi ! Sur un thème classique de découverte d'une ville engloutie sous les flots et ses secrets, il développe une histoire plus profonde d'amitié compliquée, car les deux enfants ont des caractères diamétralement opposés, tels l'eau et le feu, l'air et la terre. La trouvaille des ruines et ses fantômes va justement provoquer chez eux des réactions nouvelles qui serviront de test à la solidité de leurs liens. Le nombre de pages important (environ deux cents) ne devrait pas décourager les jeunes lecteurs car ce récit d'aventures mêlé de fantastique se lit relativement facilement, notamment grâce à des séquences d'action bien construites, un découpage qui peut se montrer inventif dans les moments opportuns et le design général tout à fait intéressant.

Seul aux commandes, l'artiste s'est également attelé au dessin. Le style des personnages est caricatural, assez rond avec des formes simples pour les silhouettes et les visages dont la particularité est de possèder de gros yeux, à la manière du manga Peleliu. Ensuite, il y juste ce qu'il faut de détails pour créer de jolis décors, sans les surcharger, le tout habillé de couleurs chaudes et douces.

Destiné au jeune public, mais pas que, cet épais one-shot se révèle vraiment plaisant à lire grâce à son graphisme original et au duo sympathique de petits héros qui fait mentir l'adage : qui se ressemble s'assemble !

Moyenne des chroniqueurs
6.0