Capitaine Vaudou 1. Baron mort lente

1690. Au large du Nouveau Monde, les cales du Caliban sont pleines de prisonniers. Parmi ces pauvres malheureux se trouvent les frères Mc Coffin, deux rebelles Irlandais, destinés à servir d'esclaves. L'un d'eux, Cormac, poussé par une poignée d'initiés, invoque une entité bien supérieure et redoutable au diable pour provoquer une mutinerie et les libérer du joug de l'oppresseur. La liberté est à ce prix.

Avec une cinquantaine de scénarii à son actif, le bédéphile pensait avoir pratiquement tout lu de Jean-Pierre Pécau. Ce changement de cap, soudain et inattendu, déboussole. Sujet avec une identité marquée au risque de réduire considérablement l'appel attractif du lectorat si ce n'est sa curiosité, Capitaine Vaudou est une combinaison de piraterie et de sorcellerie. La proportion est déséquilibrée puisque la nécromancie, l'ensorcellement, l'incantation et la pratique occulte sont nombre de facettes du thème qui sont jetées dans une mer pourtant déjà très agitée par les conflits maritimes de l'époque. Le récit parfois confus tant sur le fond que sur la forme, prend sa véritable dimension sur la terre ferme, ceci en partie grâce à des personnages forts en gueule qui dévoilent peu à peu leurs rôles et leurs sombres desseins. Cette aventure est issue de l'univers du jeu de rôle éponyme crée par l'auteur lui-même, également relayée par le trait nerveux et semi-réaliste de Darko Pérovic (Alamo, Dr Watson).

Contre vents et marées, Baron mort lente peine à accoster sur les rives de l'intérêt. L'accalmie à travers une composition plus terre à terre ressentie en fin d'ouvrage laisse augurer d'une suite prometteuse.

Moyenne des chroniqueurs
5.0