Moby Dick (Pécau/Pahek) 2. La Chasse
L
e Pequod a mis 66 jours pour sortir de la lagune de Kirkwood, il retrouve petit à petit des bancs exploitables, ce qui contribue à redonner espoir aux chasseurs. Pourtant le vaisseau, en s’éloignant toujours plus des routes commerciales, prend le risque de ne plus recevoir de secours en cas d’avarie grave. À bord, tout devient plus délicat, chaque manœuvre bénigne étant considérée comme risquée et susceptible de conduire l’équipage à sa perte, sort qu’ont connu les précédents compagnons du mystérieux capitaine Achab.
Ce deuxième tome de Moby Dick vient clore l’adaptation spatiale du roman fleuve de Herman Melville. Même si on est loin de la langue du grand ailleurs qu’avait inventée l’auteur américain pour l’occasion, le côté métaphysique de l’œuvre originale est renforcé par le versant cosmique de cette adaptation. Les auteurs ont su ne retenir que l’essentiel pour s’accommoder au format exigeant de la bande dessinée. Exit bien sûr la description imposante des cétacés et de leur environnement, de même que la réflexion sur la blancheur immaculée et sur la mer. On pourrait croire que ces deux tomes constituent une version abrégée de l’ouvrage de référence, comme il en existe pour les plus jeunes lecteurs. Ici, il s'agit d’une transposition vers un autre support, comme l’avait brillamment accompli Brüno avec son Nemo, et surtout vers un autre contexte, challenge délicat mais couronné de succès.
Pahek maîtrise toujours aussi bien son sujet, tout en plans larges aux lignes de fuite interminables, même si une grande partie de ce tome suit un découpage plus classique. Pas de doute, les deux auteurs ont su captiver le lecteur jusqu’au bout en réalisant un récit de space opera, sortant de l’ordinaire et se démarquant de la production actuelle.
>> Lire la chronique de Moby Dick tome 1
5.7