Cadres noirs 1. Épisode 1/3 : Avant

C ela fait quatre ans qu’Alain Delambre, un ancien directeur des ressources humaines dans une grande entreprise, tente, par tous les moyens, de retrouver un travail à la hauteur de ses qualifications. En attendant, il vivote grâce à des petits emplois peu rémunérateurs. Le bout du tunnel est encore loin pour le quinquagénaire à moins que cette surprenante proposition, douteuse voire malhonnête, soit, en définitive, une réelle opportunité. Plus le choix, il se doit de saisir cette chance et foncer tête baissée.

Beaucoup se souviennent du roman policier poignant de Donald Edwin Westlake, Le Couperet. Il y relatait, d'une manière abrupte et violente, la profonde détresse d'une personne face à son incapacité à dénicher un bon job malgré tous les efforts mis en œuvre. Le désarroi, l'angoisse puis la panique l'entrainant dans une irrémédiable spirale meurtrière. Cadres Noirs est du même acabit. Après Au revoir là-haut, Couleurs de l’incendie et Brigade Verhoeven, c'est le quatrième ouvrage de Pierre Lemaitre à faire l'objet d'une adaptation en bande dessinée. Mis à l'honneur au préalable, et pour les besoins rebaptisé Dérapages, sur le petit écran, Pascal Bertho (Sept, Brigade Verhoeven) retranscrit un drame social qui dissèque et étudie les mécanismes psychologiques résultant des épreuves extrêmes que la vie peut parfois balancer sans préavis en travers de chemins jusqu'à présent linéaires. Des actes irréfléchis et insensés souvent dictés par la désillusion et la souffrance. L'auteur parvient à transmettre l'émotion ressentie par les personnages, par ailleurs, remarquablement mis en valeur par le trait à la fois caricatural et expressif de Giuseppe Liotti (Narcos, Compte à rebours).

Comme son titre l'indique, Avant se concentre sur les raisons qui ont poussé un homme à commettre l'irréparable. L'addition intrigue et mystère est suffisamment équilibrée et développée pour laisser le lecteur sur une bonne impression. En attendant la suite...

Moyenne des chroniqueurs
6.0