Un capitaine de quinze ans (Brrémaud/Picaud) 1. Chapitre 1/2

B aie d’Aukland, 1873. Le Pilgrim, une petite goélette, prend la mer pour se rendre à Boston avec à bord Mistress Weldon, son fils Jack et Bénédict, un hurluberlu fasciné par les insectes. Le périple d’une cinquantaine de jours s’annonce tranquille. Il en ira tout autrement. Lorsqu’une partie de l’équipage meurt dans un épisode de chasse à la baleine, Dick Sand, un jeune mousse, se voit confier la responsabilité du voilier et de ses occupants. Un capitaine de quinze ans est l’adaptation d’un roman de Jules Verne.

Résumer en deux fois quarante-six planches (la suite est à venir) une œuvre comptant près de six cents pages implique de larges coupes. Au-delà de l’aventure, le récit publié en 1878 abordait notamment l’apprentissage de la vie adulte, le passage à la modernité, le racisme et l’environnement. Frédéric Brrémaud s’en tient forcément aux principales péripéties et le déroulement semble par moments décousu. Certains personnages, particulièrement le moussaillon et le trio de passagers, gagneraient pourtant à être mieux connus. Dans la deuxième moitié du livre, un revirement inattendu relance l’histoire, laquelle adopte alors un ton beaucoup plus dramatique.

Aux pinceaux, Christophe Picaud opte pour une ligne claire et son travail semi-réaliste affiche une grande lisibilité. L’artiste aime visiblement dessiner les océans, il a d’ailleurs récemment signé des albums sur La Rochelle et sur la Charente-Maritime. Par ailleurs, l’illustrateur réussit bien à traduire les émotions dans le regard de ses comédiens dont le jeu se montre toujours juste.

Un Voyage extraordinaire moins connu que d’autres, qui devrait plaire aux gamins rêveurs.

Moyenne des chroniqueurs
6.5