Tracnar & Faribol 2. Stratus

V oilà des jours qu’il pleut sur le royaume. Accueillie avec enthousiasme par les paysans, l’eau a finalement continué à tomber de manière incessante. Ruisseaux et rivières débordent et tous les habitants restent à l’abri. Après plusieurs semaines, c’en est trop ! Que fait donc le roi ? Au palais, tout le monde s’affaire pourtant. L’oiseau-météo, propriété du souverain, est au centre de l’attention. Mages et conseillers cherchent la solution pour que Stratus chante à nouveau… Dans cette entreprise, un loup et un renard vont, malgré eux, jouer un rôle décisif.

Le second volet d’une série crée naturellement des attentes chez le lecteur. Lorsque le premier opus est apprécié, le risque est que la suite déçoive. Rien de tout cela ici ! Tous les ingrédients du tome inaugural sont repris et se mettent au service des vagabondages des deux héros. Plus encore, de nouveaux condiments viennent relever l’ensemble. L’histoire reprend ainsi les allures d’un conte mais s’enrichit d’une dimension théâtrale plus prononcée (renforcée par une division en trois « actes » encore plus perceptible). Les dialogues sont toujours percutants et offrent quelques tirades et apartés bien sentis : « Je me méfie de la foule, il suffit d’un meneur fort en gueule et nous voilà entrainés dans des actions qu’on regrettera plus tard ». Avec une élégante dose d’humour, le récit s’avère relativement classique, sans fioriture, mais diablement efficace. Accessible à un public jeunesse, il permet d’autres niveaux de compréhension à un lectorat plus âgé tout en conservant, quoi qu’il en soit, une certaine légèreté.

Au fil des pages, l’aisance de Benoît du Peloux avec le style animalier n’est pas démentie. Volatiles, félins, hyène, buffle, sanglier, lapin, rats : tout y passe. Jouant avec les stéréotypes de chaque race animale (tant physiquement que du point de vue de leur caractère), l’auteur met en scène une ribambelle impressionnante de protagonistes aux expressions variées et qui évoluent dans des décors riches et fourmillant de détails. La délicatesse de l’aquarelle s’impose par ailleurs comme l’un des attraits caractéristiques de ce titre et les ambiances (notamment de la cité médiévale) sont soigneusement travaillées.

Avec cette nouvelle aventure réussie, Tracnar et Faribol marchent, peu à peu, sur les traces de leurs remarquables prédécesseurs, de Renart et Ysengrin à Raynal de Maupertuis et Villalobos y Sangrin.

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Moyenne des chroniqueurs
7.5