Allons z'enfants 2. Jean & Suzanne (de 1918 à 1945)

L a Première Guerre mondiale est terminée. L’Europe se reconstruit et pleure ses soldats tombés au combat. Ils étaient des maris, des pères. Mais l’horreur vécue ne suffira que peu de temps à maintenir la paix qui va rapidement être remise en cause par l’émergence de régimes totalitaires. Après une longue période de révolution, la Russie voit les bolcheviques accéder au pouvoir et Staline prendre les rênes, en 1924, de ce qui s’appelle désormais l’URSS. En Italie, l’ancien combattant Mussolini s’impose par la force en faisant pression sur les institutions en place avec l’aide de paramilitaires. En Allemagne, le NSDAP devient le premier parti du pays et Hitler est nommé chef du gouvernement. Jean et Suzanne, qui n’étaient qu’enfants pendant le premier conflit global, se retrouvent alors, à l’âge adulte, confrontés au retour de la guerre.

Après François et Josette, aperçus dans le tome introductif s’étalant de 1870 à 1918, c’est au tour de la génération suivante d’être suivie dans ce second volet d’Allons z’enfants. L’histoire est essentiellement centrée sur Jean (Suzanne n’étant qu’entrevue), un bihan (« petit » en breton) un peu solitaire et renfermé. Sa passion c’est le vélo, et il adore rouler à toute berzingue dans les rues de Brest. Avec l’aide de sa mère, il se décide à préparer le concours des arpètes pour devenir apprenti des constructions navales de l’arsenal. Entre deux visionnages des films de Charlot, il travaille dur pour réaliser son rêve. Mais le déroulé de sa vie va surtout être guidé par les évènements qui marqueront l’Histoire de l’entre-deux guerres puis du conflit de 39-45.

Mis en scène par le trait caricatural fort agréable de Pierre Fouillet, le propos est intéressant et permet aux jeunes lecteurs de comprendre les enjeux de cette période. Tous les épisodes incontournables sont subtilement abordés par Yann Le Gat, des JO de Berlin à la bataille de Bir Hakeim, en passant par l’appel du 18 juin ou encore la dureté des goulags. La violence, pourtant omniprésente sous toutes ses formes, est relayée mais toujours suggérée, ce qui permet de ne pas alourdir un récit (fort dense) déjà suffisamment peu réjouissant.

Instructif et pédagogique, le deuxième tome d’Allons z’enfants confirme la qualité et le grand intérêt de cette série jeunesse. Le troisième (et dernier) tome débutera en 1945. Probablement l’occasion d’évoquer les débuts de la guerre froide et la décolonisation…

Lire la chronique du tome 1.

Moyenne des chroniqueurs
7.0