M.A.S.K. : Mobile Armored Strike Kommand (Vestron) 1. Tome 1

C hevaliers masqués, pour la liberté , justiciers, justiciers. Mask paré pour sauver la paix des guerriers, des guerriers ! Ils accompliront leur mission, se battre contre l'ombre sans peur ni passions. MASK, les voilà, ils sont prêts, ils sauveront le monde. MASK......

Quel petit garçon ayant grandi dans les années 1980 n'a pas chanté ces paroles en rêvant de posséder cette gamme de produits dérivés transformables ? La série animée, arrivée en avril 1986 sur TF1, est un carton en audimat et dans les magasins de jouets. Elle fait partie de ces programmes commandés par des fabricants de jouets qui avaient besoin d'un support pour écouler la marchandise. D'où les deux saisons sur plus de soixante-dix épisodes, qui se concluaient par une petite leçon de morale assénée par l'un des héros de cette équipe d'aventuriers. Alors, lorsque les éditions Vestron annoncent la sortie d'une série de comics sur cette série, beaucoup ont ri. Ils ont eu tort.

Dans l'illusion est une arme redoutable, Matt Trakker et une partie de son équipe se retrouvent à fuir les autorités, car ils sont accusés injustement d'un crime. MASK devra alors trouver un nouveau point de chute et tenter de se reconstruire. Le tout en cherchant à démasquer la personne qui leur a collé ce crime sur le dos.

Ce synopsis laisse à croire que ce comics se situe après le dessin animé. La réponse est non ! Il fait suite à un autre série, également parue chez Vestron, Révolution , dans laquelle les MASK, les GI Joe et les Transformers doivent faire équipe. Le dénouement de ce cross-over explique le début de cet album. Brandon Easton se fait plaisir dans la création de son histoire. Il joue habilement avec les codes du dessin animé, ainsi qu'avec ceux du récit d’espionnage et d'enquêtes. Les lecteurs ont donc le droit à de nombreux twists et révélations. Ses choix sont pertinents et s'ancrent dans notre période, alors que MASK est censé exister dans les années 1980. Cela peut paraître étrange, mais le dernier chapitre suggère qu'il y a une raison à cela. L'une des idées, qui constitue par ailleurs la première surprise graphique, est que le personnage principal est devenu noir. Des indices distillés au fur et à mesure de ce tome donneront aux lecteurs un embryon d'explication à cela. L'idée est culottée. Dans le monde du comics, elle passe malheureusement très mal, comme ce fut le cas pour la version Morales de Spiderman ou encore lorsque Tony Stark en mode défoncé par l'alcool vend son armure ! Quoi qu'il en soit, Easton est maître de son scénario et de ses convictions.

Ceux-ci sont magistralement mis en image par deux artistes ayant bien bourlingué dans cet art, Tony Vargas et Juan Samu. Les habitués des parutions de Vestron connaissent déjà leurs travaux. La mise en page s’affranchit du traditionnel gaufrier, ce qui génère des scènes très dynamique en particulier lors des assauts motorisés. Lemecha design est très moderne tout en respectant le support de départ. C'est le cas en particulier pour les masques à pouvoirs, tel le Spectrum de Matt Trakker. Le côté rétro est aussi assumé, notamment dans les planches galeries séparant les chapitres sur lesquelles les dessinateurs rendent hommage au travail de Bernard Deyriès et de Jean Chalopin (producteur et réalisateur de la série pour les studio DIC).

Un premier tome qui démarre sur les chapeaux de roue ! Les nostalgeeks seront heureux de retrouver cet univers à la fois respecté et modernisé ! Les autres pourront découvrir une histoire rythmée et plaisante.

Moyenne des chroniqueurs
6.0