La fille de la Mer La Fille de la Mer

E lle a cru rêver ce jour-là : une glissade sur les rochers, une chute dans l'eau glacée suivie d'une lente descente vers les abysses… Un réflexe de survie la fait remonter à la surface. Quand elle reprend ses esprits, une étrange créature féminine se tient à ses côtés, avec des yeux incroyables dans lesquels elle aimerait se perdre à jamais. Non non, elle a du se cogner la tête. Mais alors, qui est cette blonde atypique qui accourt vers elle le lendemain comme si elles se connaissaient depuis toujours ?

Comme dans Garçon sorcière, Molly Knox Ostertag mélange fantastique et réalité pour aborder les questions de genre et d'identité qui peuvent tarauder chacun à un moment de sa vie. L’autrice se base donc sur la légende des selkies - femmes à l’apparence de phoques et venant périodiquement chercher l’amour parmi les humains - et le destin de Morgan, adolescente pleinement consciente de son attirance pour les filles mais encore empêtrée dans son secret. Si l'idée se révèle relativement intéressante, il reste que l'introduction d'une dimension écologique superflue et la psychologie simple des personnages dispersent et diminuent quelque peu la puissance du propos. Pour satisfaire un lectorat adulte, le scénario aurait par conséquent gagné à plus de subtilité et de profondeur. Néanmoins, les collégiens et collégiennes devraient apprécier cette histoire au traitement moderne, emplie de bons sentiments et de positivité.

Au niveau du graphisme, l'artiste conserve le rendu naïf de ses précédentes œuvres ainsi que la rondeur des silhouettes qui ciblent définitivement la jeunesse. Si le résultat manque un peu d'audace et de richesse dans les décors, l'ensemble est agréable à suivre, notamment grâce à l'apport des aplats de couleurs éclatantes.

La fille de la mer est une réflexion sur l'apprentissage et la découverte de soi, doublée d'un divertissement destiné davantage aux plus jeunes qu'aux grands du fait de son approche relativement frontale.

Moyenne des chroniqueurs
5.0