Dans le ventre du dragon 1. Udo

D ans ce pays tellement différent des autres, les dragons, omniprésents, valent de l'or. Pendant la mue, leurs écailles ont la particularité de se transformer en ce métal si précieux. Bien entendu, les hommes lorgnent un très mauvais œil sur eux, d'autant que l'entente n'a jamais été cordiale. Si les tuer revient à joindre l'utile à l'agréable, autant s’attaquer au plus gros et au plus dangereux de tous. C’est le défi complètement surréaliste que se lance une poignée de têtes brulées.

De la patience, Mathieu Gabella (Le Bourreau, La Licorne) en demande à son lecteur. Le temps pour lui d’exposer lentement les faits ancestraux qui sont à l’origine de la légende, de relater les rapports des principaux protagonistes avec l’espèce reptilienne, ainsi que, et pour terminer, de parcourir ensemble le monde complexe et torturé dans lequel tous ces personnages tentent d’évoluer. Il faudra donc lire sagement les deux tiers de l’album avant de pouvoir enfin pénétrer dans le ventre du dragon. Pour valoriser le synopsis, le scénariste sollicite le trait semi-réaliste et nerveux de Christophe Swal (Darken) ainsi que les couleurs chatoyantes de Simon Champelovier, bien en rapport avec l’ambiance pour le moins tendue de cette aventure qui rappellera celle du Britannique James Bartley et plus anciennement, du prophète Jonas. Cette immersion, au sens propre comme au sens figuré, n’est pas anodine, et paraît avoir été influencée par quelques grands classiques de la littérature et des chefs-d'œuvre du cinéma.

Udo, premier tome d’une série qui s’annonce épique, constitue une véritable introduction à une histoire qui se donne toutes les chances d’être, par la suite, palpitante.

Moyenne des chroniqueurs
5.5