Spirou et Fantasio 48. L'Homme qui ne voulait pas mourir

U ne ombre traverse furtivement les rues de Champignac en direction de la propriété du vénérable et défunt Tanzafio (cf. Spirou et les héritiers). Sur place, Zantafio et ses deux accolytes sont en planque, à l'abri des représailles de la mafia russe (cf. Spirou en Russie). Au même moment, Fantasio et son arsenal anti-poussière font irruption dans la demeure, au milieu de retrouvailles pour le moins mouvementées. Sitôt l'identité de l'étrange visiteur révélée, s'engage une course-poursuite en direction du Guaracha (cf. Le Dictateur et le champignon), terre de la mythique fontaine de jouvence.

Après un retour remarqué l'an passé dans Paris-Sous-Seine, Spirou et Fantasio reprennent du service sous la houlette de leurs nouveaux "pères adoptifs" : Jean David Morvan et José-Luis Munuera.

L'album est dense, rythmé et la patte de Munuera dope les cadrages comme l'action des personnages, à tel point que la trame perd parfois en lisibilité ce qu'elle gagne en dynamisme. Le scénario est à l'image du dessin : tous azimuts. De Champignac à l'Amérique du Sud, Morvan ballade ses personnages sans ménagement à travers l'Atlantique pour les faire accoster sur les rivages du Guaracha, déchiré par la guerre que se livrent natifs et hidalgos. On reconnaît la volonté du scénariste de traiter, une fois encore, la guerre sous son angle le plus humain, et le plus stupide. Sans être d'une originalité confondante, la lecture se déroule sans déplaisir, sans passion non plus. Le final pourra toutefois décevoir par son invraisemblance.

Paris-Sous-Seine n'avait pas convaincu tout le monde. Cet épisode marque une nette amélioration en termes de rythme et de contenu. Morvan prend soin de l'héritage qui lui a été confié et multiplie les clins d'œils comme autant d'hommages à ses illustres prédécesseurs. Peut-être reste-t-il aux auteurs à construire leur propre mythologie lors des prochains albums ?