Bienvenue à Bizarville

L ady Angora est inquiète. Depuis la mort de sa grand-tante Gertrude, le manoir familial est frappé par une malédiction. Quiconque tente de la déjouer sera transformé… en glace. Heureusement, dans la charmante petite bourgade anglaise de Bizarville, ce genre d’évènements est devenu le quotidien de la police locale. Une fois de plus, la téméraire inspectrice Jessie et son fidèle adjoint le Sergent Sid (cruciverbiste et amateur de tweed) vont devoir remettre à plus tard leur tasse de thé et résoudre ce nouveau mystère.

Titre destiné, en premier lieu en tout cas, à un public jeunesse, Bienvenue à Bizarville met en scène les deux héros dans une succession de cinq enquêtes d’une dizaine de planches chacune. Si les policiers prennent à cœur de mener à bien leurs affaires, force est de constater que celles-ci versent dans un absurde certain à l’image de la découverte d’un jeune dinosaure ou encore la disparition du gourou d’une secte de larves (sans doute le plus drôle et délicieux de ces épisodes).

Certes courtes, les histoires sont toutefois parfaitement rythmées et font intervenir de multiples personnages, de sorte que le (jeune) lecteur est lui aussi embarqué dans l’aventure. Tout le charme de cette première bande dessinée publiée en France par l’illustratrice londonienne Tor Freeman réside dans ce subtil équilibre. Avec un dessin très accessible mis en valeur par des couleurs judicieusement choisies, l’auteure développe de réelles petites énigmes tout en les teintant d’un humour décalé. En ressort la rencontre entre Sherlock Holmes et les Monty Python. À moins qu’il ne s’agisse d’une œuvre d’Agatha Christie revisitée par Fabcaro. Sans doute un savant mélange de tout cela.

Alliant légèreté, personnages attachants et une bonne dose de loufoque, Bienvenue à Bizarville est une belle réussite qu’il ne faut pas hésiter à découvrir.

Moyenne des chroniqueurs
7.0