Crush 1. Le monstre s'éveille

L iz est lycéenne, un peu mal dans sa peau comme bien des filles et garçons de son âge. Son look gothique en a fait une "paria" dans son établissement, son père est violent et sa mère boit, bref tout n'est pas rose. Heureusement qu'il y a Jen Tanaka, sa meilleure amie, pour penser à son dix-huitième anniversaire ! Et quel cadeau : un ancien livre de sorcellerie glané chez un bouquiniste ! "Trop coool !" Pourquoi ne pas essayer le rituel de vengeance et faire payer à tous ces emmerdeurs les brimades passées ? Il y a forcément un prix à payer : Liz va réveiller "Crush"...

On nage à mi-chemin entre un épisode de "Buffy" ou de "Charmed". Série qui s'annonce clairement "teenage", Crush aura du mal à vraiment passionner ceux dont l'acné est un lointain souvenir. On retrouve ici certains des thèmes chers aux comics de super-héros : la double-personnalité, la nécessité de dissimuler sa part d'ombre mais justement la part d'ombre ici déçoit. Quand un Hulk se laisse aller à une sauvagerie sans bornes, une démesure qui impose le respect, les écarts de conduite de Crush la violette paraissent bien fades et cette personnalité "sauvage" semble bien domestique. Certes Jason Hall n'ambitionne probablement pas de comparer son héroïne au géant vert, mais cet alter-ego fait de colère n'est pas sans l'évoquer.

Bien sûr, Crush peut se prêter plusieurs niveaux de lecture (d'ailleurs Jason Hall nous y invite dans son introduction réservée à l'édition française), notamment à travers des différents sens du mot "Crush" ou encore dans la symbolique du passage à l'âge adulte. Sans doute. C'est surtout pousser bien loin l'analyse d'un épisode d'une série trop calibrée pour un public "djeuns". Non, la véritable qualité de cette série est probablement à chercher du côté du dessin de Sean Murphy (qui n'est pas sans rappeler parfois un Ted Naifeh - Courtney Crumrin). Auteur qui monte puisque DC comics lui a confié la réalisation de plusieurs épisodes de Batman, à surveiller donc !

"Smells like teen spirit" comme aurait pu le dire le regretté Kurt Cobain...

Moyenne des chroniqueurs
4.0