Les enquêtes de Victor Legris 1. Mystère rue des Saints-Pères

P aris, Juin 1889. L'Exposition universelle suscite toute l'attention de la capitale et déchaine les passions. Dans cette effervescence, une série de meurtres passerait presque inaperçue. Presque, car toutes les victimes semblent avoir péri de la même manière. De quoi alimenter une presse à sensation, friande de faits divers et qui n'hésite pas à s'attacher les services d'enquêteurs improvisés, comme Victor Legris, un libraire ayant pignon sur rue.

Un quidam qui s'approprie un rôle de policier a souvent été une recette concluante. Parce qu'il peut, selon son degré d'audace, outrepasser les droits et prérogatives qui musellent habituellement le professionnel et parce que ça le sort de son quotidien, le néophyte peut s'engager librement sur un terrain qui n'est pas le sien. Ce n'est pas Shelton et Felter qui diront le contraire. Scénariste prolifique, Jean David Morvan (Sillage, Nävis) s'est lui-même proposé pour adapter les romans de Claude Izner, le nom de plume commun des sœurs Liliane et Laurence Korb. Sous ce pseudonyme, elles sont les auteures de douze polars publiés dans la collection "Grands détectives" chez 10/18, rencontrant tous un vif succès auprès du public. Porté par le dessin caricatural et minimaliste de Bruno Bazile (Les Avatars, Les Aventures de Sarkozix), le présent ouvrage est construit sur une intrigue qui, d'emblée, éveille la curiosité et maintient l'intérêt jusqu'à son surprenant dénouement. En outre, ce sera l'occasion de croiser des personnages historiques réels parmi lesquels Gustave Eiffel, mais également Henri de Toulouse-Lautrec, Alphonse Bertillon et Paul Verlaine.

Récompensé par le prestigieux prix du roman policier francophone Michel-Lebrun l'année de sa sortie en 2003, cette adaptation en bande dessinée de Mystère rue des Saints-Pères procure l'essentiel de ce que sont en droit d'attendre les amateurs du genre.

Moyenne des chroniqueurs
6.0