Durango 18. L'Otage

T ucson, Arizona. Un médecin trahit la confiance qu'un groupe d'indiens lui avaient accordé en dévoilant à un ami l'endroit où ils cachent leur richesse. Bien mal lui en a pris. Ce soi-disant partenaire n'hésite pas, à son tour, à le flouer, n'oubliant pas de le remercier d'une balle en pleine poitrine. Qui a dit que l'argent n'avait pas d'odeur ? Celle du sang sature l'atmosphère…

Swolfs propose un épisode manichéen avec, comme il se doit, son lot de traitres et de salauds. Les codes du western traditionnel sont respectés et les fans seront ravis. Alors oui, l'intrigue utilise des ingrédients (des canyons, du plomb, un bar, du poker, des peaux-rouges et des mexicains, sans oublier la belle pépée) et des ressorts scénaristiques classiques mais la gestion du suspense et la narration de qualité font que cette saga se lit avec un plaisir qui ne se tarit pas. À l'image du tome précédent, Durango laisse finalement le devant de la scène aux personnages secondaires, solides et bien campés. C'est le seul bémol à signaler, en effet, à trop délaisser l'approfondissement du héros, la série pourrait finir par rejoindre celles qui délaie trop la sauce et perdre sa saveur d'origine. N'en déplaise à certains, il faudra donc oublier la nuance et se laisser embarquer par cette soif de l'or au combien mortifère qui dessèche les cœurs de bien des hommes.

Iko assure une belle relève depuis Jessie. Son trait, tout aussi détaillé et précis que celui de son créateur, s'en démarque néanmoins par des contours un poil plus épais et un travail de trame bien présent, accordant du relief et de la densité. Les séparations blanches entre les cases sont également moins fréquentes ; le lecteur pourrait trouver le rendu quelque peu chargé sur certaines planches néanmoins, le charme opère, cette richesse visuelle est très plaisante. Ce dessinateur n'est jamais aussi bon que dans les plans rapprochés, avec des gueules et des regards expressifs en diable.

Caramba ! Ce n'est pas encore cette fois que l'humanité aura son blason redoré. L'âme de l'être humain est décidément sombre, comme le démontre ce nouvel épisode du Pacificateur. Affaire à suivre.

Moyenne des chroniqueurs
6.0