Jungle urbaine (Viozat/Kmixe/Yellowhale Studio) Jungle urbaine

D es évènements inexpliqués ont plongé le monde dans une crise écologique majeure. De Tower Bridge à la statue de la Liberté, des plantes géantes envahissent les villes, partout. Depuis peu, le mouvement anti-nature (M.A.N.) s’est auto-assigné la mission de mettre un terme, par le feu, à la croissance végétale démesurée. Ce groupe militarisé souhaite reprendre le contrôle sur les rues… mais aussi sur la population par la distribution de tentes et de vivres et la structuration de camps de réfugiés. La jeune Wired s’en méfie et organise une résistance numérique pour révéler leurs exactions. Elle trouve une précieuse complice en Hélène, une adolescente qu’elle vient de sauver d’une mort certaine face à un tigre échappé du zoo de Vincennes.

Jungle Urbaine est un récit, relativement classique, du destin de deux jeunes personnes dans un environnement hostile. Les éléments essentiels du genre sont réunis : des faits étranges, un paysage urbain totalement redessiné, du danger, la débrouillardise des protagonistes dont les parents sont absents, etc. Mais l’ensemble souffre ici de la comparaison avec les nombreux titres de la production, très dense, d’œuvres post-apocalyptiques. Un sentiment de déjà-vu domine dès lors la lecture. Peu d’explications (ou même d’indices) sont, par ailleurs, données sur les motivations du M.A.N., le passé des personnages ou encore l’évolution de la situation. Tout en étant fluide, le déroulé est un peu trop rapide, voire caricatural parfois.

À défaut d’être original, le scénario proposé par Sébastien Viozat s’avère, en revanche, bien rythmé. Il offre l’occasion d’une agréable promenade dans les rues de Paris, recouvertes de racines et autres mousses, de la Tour Eiffel au Palais du Luxembourg en passant par la place de la Concorde. L’ambiance souhaitée par les auteurs se traduit graphiquement par l’omniprésence de la verdure et diverses scènes d’action correctement animées.

En dépit d'un pitch pourtant prometteur et malgré quelques bonnes intentions, le lecteur reste sur sa faim. Finalement, ce one-shot crée une atmosphère intéressante mais a davantage les allures d’un tome de mise en place d’une série plus longue.

Moyenne des chroniqueurs
4.0