Evo, une histoire de gamers 1. Connexion

D ans L.O.A.D. (League of ancient defense) deux équipes de cinq joueurs s’affrontent avec pour objectif de détruire le cristal protégé par l’équipe adverse. C’est « le » jeu à la mode. Comme beaucoup de ses camarades, Matt en est un joueur très régulier. Pendant les vacances, il assiste, avec un ami, à la finale du championnat du monde qui a lieu à Paris. C’est le déclic : un jour, il sera à leur place. La rentrée des classes est synonyme de changements pour l’adolescent qui vient de déménager, accompagné de son père, de sa petite sœur et surtout de son chat ! Les jeux vidéo vont rapidement s’avérer le meilleur moyen de se faire des amis dans son nouveau collège. Repéré par Louis, Matt intègre l’équipe amateure EVO qui a la ferme ambition de briller au prochain tournoi de qualification.

Geek assumé et auteur prolifique de nombreux jeux de société, romans et livres-jeux, Alain T. Puysségur signe ici sa première bande dessinée. Les influences variées de l’auteur et son amour pour le divertissement sous toutes ses formes sont particulièrement perceptibles dans ce tome introductif. Le scénariste prend ainsi le soin de détailler toutes les règles de son univers fictif L.O.A.D., de créer un vocabulaire spécifique et de décrire les différentes stratégies imaginables (pour tout comprendre, un regard attentif aux pages de garde est conseillé !). L'histoire n’est cependant pas centrée sur les parties en elles-mêmes (les "games"), mais sur ce qui entoure la perspective de devenir un e-sportif professionnel : l’approche de l’entrainement, l’esprit d’équipe et, de manière plus subtile, la confiance en soi. De quoi permettre aux jeunes lecteurs de comprendre qu’il ne suffit pas de passer des heures derrière son ordinateur ou sa console pour en faire un jour son métier… L’ensemble est servi par un dessin attirant et dynamique de Grelin, aux tonalités de manga.

Avec Evo, une histoire de gamers, les bédéphiles un peu plus âgés auront certainement une pensée affectueuse pour Kid Paddle, dont le premier album a fêté ses vingt-cinq ans (la première apparition du personnage de Midam remonte, elle, à 1993). En un quart de siècle, les choses ont bien changé. Finies les salles d’arcade au « city game » du coin. Les jeux vidéo, c’est du sérieux !

Moyenne des chroniqueurs
6.0