Orépia 1. L'héritier d'Atlantis

P remière consigne : décapiter et embrocher. Des guetteurs jusqu'aux enfants en passant par les lessiveuses, tout le monde doit mourir ! La seconde instruction est de ne laisser personne s'enfuir pour aller donner l'alerte au village voisin. Ainsi avance la redoutable armée de Shakals qui a décidé d'envahir le paisible pays d'Orépia. Aujourd'hui et comme tant d'autres, c'est au tour d'Ardeia de tomber aux mains de ces barbares. Mais, accompagné par une poignée de rescapés, le duc Warin, seigneur de cette citadelle, réussit à s'échapper. Pour combien de temps ? Sus aux fuyards !

De la magie en veux-tu, en voilà ! Dans un univers imaginaire abondamment détaillé, Fabien Dalmasso, l'auteur de Reflets d'Acide et de Un pour tous ! La jeunesse des Mousquetaires, propose une large escapade au sein d'une contrée médiévale au fonctionnement étonnant. Pensez donc ! Égoïstes et suffisants, les humains dominent et règnent sans partage. Quiconque ne leur ressemble pas, au sens propre comme au figuré, est rejeté ! Étonnant n'est-ce pas de la part de cette race qui se revendique supérieure ! Soit, passons ...

Aussi, quand une légion, conduite par des sorciers, envahit pour raser une à une les villes fortifiées, l'homme, subitement, redevient raisonnable et rappelle le peu de bonté qu'il reste au fond de lui. Oui, finalement, il aurait bien besoin des services d'un Sylvan, d'une fée ou encore d'un limier. Ceci dit, il faut dire qu'il n'a pas bien le choix et que seuls un mea-culpa et quelques brouzoufs pourront sauver sa couenne des belligérants.

Sur le dessin enchanteur, approfondi et particulièrement immersif de Jae Hwan Kim (Demon King, Sabre et Dragon), le scénariste parvient à poser et conserver une histoire robuste et séduisante, malgré le côté loufoque et enfantin de certaines scènes. En jouant avec une ribambelle de personnages aux caractères et pouvoirs disparates, en pariant sur des échanges le plus souvent sarcastiques, voire ponctuellement grossiers, l'intrigue conserve malgré tout intact son fil conducteur et préserve, d'une manière générale, tout son intérêt.

Pour tous ceux et celles qui affectionnent l'heroic fantasy, Orépia s'avance pour arpenter les larges chemins qui précèdent les sentiers méandriques des Forêts d'Opale.

Moyenne des chroniqueurs
6.0