Quelqu'un à qui parler

L e soir de son 35ème anniversaire, alors que Samuel, pris de boisson, frôle la déprime. Réalisant qu'il n'a personne à qui parler, l'idée d'appeler le seul numéro qu'il connaît encore par cœur fait son chemin : celui de son enfance. Une idée insolite mais pas si saugrenue, qui pourrait bien se révéler pleines de surprises ... Comment réagiriez-vous si la personne décrochant au bout du fil était justement vous-même, avec une particularité : le vous de vos 10 ans.

Gregory Panaccione (Toajêne, Un océan d'amour) adapte le roman à succès de Cyril Massarotto paru en 2017. L'auteur s'intéresse particulièrement au rapport à l'enfance de son personnage principal en questionnant tout un chacun sur les ambitions, objectifs, désirs et rêves poursuivis avant de passer à l'âge adulte. L’avantage d'une adaptation consiste à sélectionner les moments forts du récit pour embarquer le lecteur dans les péripéties, tout en réduisant le risque de refermer le livre avant son épilogue. En supprimant quelques passages plutôt longuets, le scénariste tire son épingle du jeu en fluidifiant l'épopée onirique de Samuel.

Côté dessin, l’interprétation de Grégory Panaccione convainc également lorsqu'il illustre les conversations des deux Samuel. Les décors extérieurs, et plus spécifiquement tout ce qui touche à la végétation sont les éléments les plus réussis, apportant un supplément poétique à l'intrigue. Toutes les séquences passées au téléphone sont ici subtilement transposées afin de découvrir une certaine réalité fantasmée, sans doute espérées par le héros de cette fiction.

L'album est une belle approche dans l'optique de vous laisser tenter par le roman éponyme. Ce dernier plonge le lecteur dans une histoire pleine d'humanité et offre une bonne bouffée d'oxygène dans la sinistrose actuelle. Un conseil à vous donner après lecture ? Garder toujours dans un coin de votre tête vos rêves d'enfant !

Moyenne des chroniqueurs
7.0