Le convoyeur 2. La cité des mille flèches

A près avoir tanné la peau de ceux qui lui cherchaient des noises, le Convoyeur poursuit son but, celui d'honorer les missions qu'on lui propose mais toujours à la seule et unique condition de gober un de ses maudits œufs. Nul ne sait ce qu'ils contiennent et quels en sont les effets. D'ailleurs, qui est-il vraiment ? Visiblement tout le monde l'ignore sauf la Chasseresse qui revient de plus belle pour lui coller aux fesses pire qu'une sangsue tenace et assoiffée.

Toujours sur une toile de fond post-apocalyptique, Dimitri Armand trempe copieusement sa mouillette ambiance et récit dans une flaque obscure, voire visqueuse, faite de western, de médiéval, de steampunk et de fantasy dans laquelle, finalement, il est bien agréable de se vautrer. De ce fait, l'imagination et la créativité pleinement sollicitées autorisent l'auteur à pouvoir agir à sa guise. Et il ne s'en prive pas, s'aventurant très au-delà des frontières définies par le genre ou de ce qui s'en approche. Ce second volet des aventures du Convoyeur, ce mercenaire hermétique et inflexible, permet de suivre principalement trois personnages, lesquels pataugent dans une trame qui gagne en épaisseur et en premières révélations. Si l'action et les scènes de violence continuent de tenir un rôle prépondérant, elles y sont opposées sans aucune transition à une forme de douceur, quête universelle et perpétuelle de l'humanité et somme toute légitime que sont la paix et l'amour.

Semblable à un acteur de cinéma pour les besoins de son métier, Tristan Roulot entre dans la peau de son personnage central et s'imprègne de l'univers dans lequel il évolue pour en dégager toute la quintessence. Ça fonctionne, car son trait, à la fois audacieux, agressif et rythmé, renvoie à bon escient la vicissitude et les conséquences horribles de la rouille sur les organismes ainsi que sur les paysages dévastés.

Avec un graphisme mordant qui fait corps avec un scénario parvenant à prendre le lectorat a contre pied, La Cité des mille flèches s'inscrit dans une excentricité maitrisée qui confirme l'engouement.

Moyenne des chroniqueurs
6.7