Titeuf 17. La grande aventure

C ’est la méga-cata pour Titeuf, ses parents l’envoient à la campagne pour les vacances. Une semaine sous la tente au Camp du Bois des ours et sans console en plus ! Bon, au moins, il y a Manu qui vient aussi. Ça sent quand même le plan pourri du zizi.

Mine de rien, cela fait près de trente ans que Zep aligne régulièrement les albums de Titeuf. Titre phare de la charnière de l’an deux mille grâce à son style débridé, ses audaces thématiques (Le guide du zizi sexuel) et son vocabulaire inénarrable, la série poursuit son petit bonhomme de chemin. Problème chronique des titres qui durent, l’auteur se retrouve parfois un peu « coincé » aux entournures quand il s’agit de faire évoluer sa création en fonction du temps qui passe, de ses propres goûts et la peur de dénaturer ce qui a fait son succès. Rester sagement dans les clous d’un univers en place ou tentation de le faire avancer (cf. Bienvenue en adolescence !) ? Pour ce dix-septième tome, Zep a choisi de ne pas choisir et de faire un peu les deux. Exit l’école, les copains habituels (sauf l’indispensable Manu) et le quartier, bonjour la colo, de nouveaux amis et des tas de défis à affronter ; les toilettes sèches pour commencer !

Autre changement, plus formel celui-là, de gags en une planche, la narration passe à l’histoire longue. Ce détail s’avère secondaire puisqu’il s’agit plutôt d’une succession d’anecdotes distinctes s’étalant le long de la semaine que dure cette mise au vert. Sur le fond, que le lecteur de longue date se rassure, l’esprit Titeuf est présent de la première à la dernière case ! Vomito, le grand Diego ou un autre habitué ne sont pas là ? Jimmy, Anthony prennent leurs places, torgnoles et odeurs corporelles comprises. Zep fait en réalité de l’ancien avec du nouveau et ça marche très bien. Les situations improbables et les réflexions fleuries sont au rendez-vous et, même, si celles-ci ne sont pas vraiment inédites, elles font immanquablement mouche (toilettes sèches oblige).

Version moderne et vitaminée du Petit Nicolas, Titeuf définit peut-être moins son époque qu’auparavant. Il continue cependant à s’amuser, à grandir (pas trop, heureusement) et, le plus important, à faire rigoler. Cette Grande aventure en est la preuve vivante, message écolo compris !

Moyenne des chroniqueurs
6.0